Hechmi Marzouk à la galerie Le Violon Bleu : Au début était la sculpture


A la galerie le Violon Bleu, ce n’était pas des œuvres monumentales que présentait l’artiste, mais celles qu’il réalisait, dans le calme de son atelier, entre deux commandes publiques commémoratives. Alternant le marbre, le bois et le métal, il nous permet de découvrir l’étendue et la minutie de sa maîtrise.


A la galerie Le Violon Bleu, cette semaine, Essia Hamdi a invité Hechmi Marzouk à exposer. Et c’est pour nous une réelle redécouverte que de retrouver la puissance et le brio de cette première école de la sculpture tunisienne. Celle de cette force de la nature qu’a été, en son temps, Hedi Selmi, et dont on regrette de ne pas davantage voir les œuvres circuler. Celle de Boujemaa Belaïfa, celle de… En fait, ils ne sont pas tellement nombreux ces sculpteurs qui se sont colletés à la matière, domptant le marbre, lissant le bois, dominant le métal. Bien sûr, de nombreux grands artistes ont fait de la sculpture, mais ce n’était souvent qu’un dérivé de leur art premier, la peinture, une façon de donner trois dimensions à leur vision. Ou encore une interprétation artistique de leur pratique de céramiste ou de maître verrier. Mais des sculpteurs purs et durs, qui ne conçoivent comme outil de l’art que le burin, qui se réclament des grandes traditions classiques, on devrait pouvoir les compter sur les doigts d’une seule main.

Hechmi Marzouk est de ceux- là. Son palmarès en la matière est étourdissant. Après l’Ecole des Beaux- Arts à Tunis, il obtient son diplôme de sculpteur à celle de Paris. Le nombre impressionnant de premiers prix aux concours de sculpture obtenus dès 1971 fait de lui l’artiste à qui l’on doit le plus grand nombre d’œuvres monumentales et commémoratives. Dont les fameuses statues équestres de Bourguiba. Certaines d’entre elles, hélas, ne sont pas visibles du public pour d’obscures raisons.
A la galerie le Violon Bleu, ce n’était pas des œuvres monumentales que présentait l’artiste, mais celles qu’il réalisait, dans le calme de son atelier, entre deux commandes publiques commémoratives. Alternant le marbre, le bois et le métal, il nous permet de découvrir l’étendue et la minutie de sa maîtrise.

Danseuses à l’envolée aérienne, chevaux saisis dans leur mouvement sauvage, gracieuses vestales à la délicate fluidité, mais aussi statuettes et bustes de personnages et d’icônes telles que Bourguiba, autant de témoignages d’un grand art qui domine la matière avec le même brio.
Pour l’anecdote, Hechmi Marzouk a également été décorateur de plateau pour le cinéma, mais aussi acteur vedette pour des films que Fernando Arrabal a tournés en Tunisie, dont le célèbre Viva la Muerte.

ALYA

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