Préparation de la haute saison touristique: Opportunités et limites


La relance du tourisme constitue la première préoccupation des professionnels du secteur et particulièrement les hôteliers. Ces derniers ont mis les bouchées doubles avec un accompagnement du ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Objectif : réussir la haute saison et combler un tant soit peu le manque à gagner enregistré, d’autant que la chute des recettes touristiques a atteint 43% à la date du 20 juin 2020 par rapport à la même période de l’année dernière. Cette chute est estimée à 1 milliard de dinars, selon les plus récents indicateurs monétaires et financiers de la Banque centrale de Tunisie (BCT).


La crise sanitaire du Covid-19 a eu un impact négatif sur le tourisme, qui constitue l’un des piliers de l’économie nationale. En effet, ce secteur fait travailler de façon directe et indirecte des milliers de personnes. Il a également un effet d’entraînement sur les autres activités et secteurs comme l’artisanat, le transport et la restauration.

La crise sanitaire due au coronavirus a amené les gouvernements de la majorité des pays du monde à décréter le confinement général en invitant les citoyens à rester chez eux, le temps d’éradiquer cette pandémie dont le point de départ à été la ville de Wuhan en Chine. Le confinement général qui a concerné aussi la Tunisie a été accompagné de la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes pour éviter l’infiltration de touristes porteurs du virus. Seuls les vols destinés au rapatriement des Tunisiens et des étrangers en Tunisie ont été autorisés.

Les hôtels ont été parmi les établissements les plus sinistrés par le Covid-19 dans la mesure où certains hôteliers ont tout simplement fermé leurs unités, mettant au chômage technique ou au confinement leur effectif. Ils ont trouvé des difficultés pour payer les salaires de leurs employés d’autant plus que certains hôteliers sont surendettés. D’autres ont participé à l’élan de solidarité en mettant à la disposition du ministère de la Santé leurs unités pour héberger les personnes suspectes de porter le virus.

Assurer la relance au plus vite

Parmi les secteurs qui ont souffert de cette crise sanitaire, on peut citer aussi ceux des agences de voyages et du transport. Ainsi, Tunisair, à titre d’exemple, a enregistré au cours de cette période, un manque à gagner important qui a causé des pressions sur sa trésorerie et l’a mise dans une situation embarrassante vu la chute libre du nombre de passagers et l’arrêt de l’activité touristique. Selon les chiffres officiels publiés récemment, les recettes touristiques ont chuté de 43% à la date du 20 juin 2020 par rapport à la même période de l’année dernière. Elles sont estimées à 1 milliard de dinars, selon les plus récents indicateurs monétaires et financiers de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

La Tunisie est considérée comme l’une  des destinations touristiques les moins chères dans le pourtour méditerranéen malgré les potentialités naturelles et culturelles dont dispose ce site de l’avis même des grandes revues internationales spécialisées. Mais certains hôteliers veulent attirer le maximum de touristes, toutes catégories et nationalités confondues, pour augmenter leur chiffre d’affaires. Et les touristes répondent toujours présent à ces offres alléchantes pour découvrir la culture et la nature tunisiennes en dépensant une somme dérisoire.

En fait, la clientèle qui vient en Tunisie est souvent de catégorie moyenne qui ne prévoit pas un budget conséquent à dépenser sur place. Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a pris, en tout cas, les dispositions nécessaires en vue de bien préparer la haute saison qui devrait connaître une baisse au niveau des entrées et des nuitées par rapport à l’année dernière à la même période. Outre les touristes de nationalités européennes, les hôteliers s’apprêtent également à accueillir les touristes maghrébins qui ont leur poids dans les recettes enregistrées chaque année. Des efforts ont été également déployés en vue d’attirer des touristes asiatiques, de Chine et du Japon notamment, qui n’ont pas une idée bien claire sur le site Tunisie.

Des produits à privilégier

Les produits proposés aux touristes devraient être diversifiés et soignés pour pouvoir toucher plusieurs catégories de touristes. Or, il semble que la majorité des opérateurs dans le domaine focalisent leur effort sur le tourisme balnéaire qui n’exige pas beaucoup de moyens. En effet, les touristes se contentent d’un séjour confortable dans un hôtel de catégorie 5 étoiles au bord de la piscine ou de la mer pour se rafraichir. Certaines activités qui ont connu leur période faste — comme le tourisme de plaisance — n’ont plus droit de cité compte tenu de la crise du coronavirus qui a laissé des séquelles.  A titre d’exemple, la route du Jasmin qui permet à des touristes de se déplacer de leur lieu de résidence vers la Tunisie par voie maritime a séduit plusieurs touristes férus de nature et de grand bleu.

Les activités sportives sont également très courues par les touristes. Ainsi, le rallye dans le Sahara est une manifestation qui attire de nombreux touristes en tant que pilotes de véhicules de course ou en tant que spectateurs. Tout comme les marathons et les semi-marathons.

Tout un programme est préparé à cette occasion comprenant une visite des circuits touristiques, un dîner sous la tente et une grande cérémonie de distribution des prix. La présence d’illustre sportifs ou hommes de médias donne à cette manifestation une aura particulière et les principaux médias internationaux ne manquent pas d’en parler sur toutes les chaînes télévisés et les magazines spécialisés.

On peut citer aussi les parcours de golf qui sont appréciés par les touristes, les visites dans la médina et les sites historiques et naturels. C’est dire que la Tunisie est riche en ressources naturelles et historiques à mettre en exergue. Le tourisme de congrès peut, quant à lui, attirer des touristes hors de la saison estivale tout comme le tourisme du troisième âge qui demeure encore négligé. Des éductours regroupant des journalistes et des communicateurs des principaux médias (chaque fois on choisit un pays donné) permettront de faire connaître avant la haute saison les spécificités des produits proposés aux touristes. Ces éductours — qui étaient organisés régulièrement par le passé — permettront de médiatiser la destination Tunisie et de la placer en bonne place dans les catalogues de voyage édités par les tour-opérateurs internationaux pour mieux informer les touristes qui souhaitent découvrir de nouveaux modes de vie.

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