En 2019, le commissariat régional au tourisme a enregistré une augmentation des arrivées touristiques.
Le commissariat régional au tourisme de Kairouan fournit constamment des efforts afin de mieux valoriser la Cité aghlabide sur le plan national et international, et promouvoir les spécifités architecturales de tous ses monuments historiques qui ont gardé les empreintes des siècles révolus.
En effet, Kairouan aux multiples facettes, Cité de découvertes et de talents créatifs, ville passerelle entre l’Orient et l’Occident, séduit toujours ses visiteurs grâce à son histoire regorgeant de valeurs patriotiques et culturelles, ses vieux souks, ses anciennes demeures, son artisanat, sa pâtisserie, ses bassins, ses musées et ses lieux de culte. En fait, Kairouan fait partie des villes dont on tombe amoureux dès la première rencontre…
Le célèbre artiste Paul Klee l’a évoquée dans ses carnets de voyage et a merveilleusement peint ses souks, sa médina, ainsi que le célèbre café «Arrak», édifié en 1914.
Malheureusement, la capacité d’accueil à Kairouan se limite à 961 lits au sein des 6 unités hôtelières, ce qui est très insuffisant, notamment pendant le Mouled où la ville accueille chaque année plus de 700.000 visiteurs.
C’est pourquoi, il serait souhaitable de créer de petites unités hôtelières et des maisons d’hôtes pour pouvoir héberger tous les visiteurs de différentes nationalités.
Pour cette année, le commissariat régional au tourisme a enregistré une augmentation des arrivées touristiques. Ainsi, du 1er janvier au 31 décembre 2019, on a enregistré 51.192 arrivées (contre 48.105 en 2018, 41.274 en 2017 et 37.735 en 2016), soit une augmentation de 6,4%.
Quant aux nuitées, on a enregistré 72.299 nuitées contre 71.266 en 2018, 59.696 en 2017 et 54.288 nuitées en 2016.
De nombreux lieux de culte ont besoin de rénovation
Avec ses mosquées, ses maisons médiévales, ses vieux souks et ses sites archéologiques, Kairouan est un véritable musée à ciel ouvert, notamment avec ses monuments qui constituent les vestiges les plus marquants de l’école kairouanaise qui a inspiré et servi de modèle aux édifices construits dans tout le bassin occidental de l’Islam pendant des siècles.
Malheureusement, cela fait plusieurs années qu’on assiste, à Kairouan, à toutes sortes d’infractions commises par des personnes qui s’approprient des terrains communaux et qui construisent d’une manière anarchique, des locaux commerciaux et même des habitations, allant jusqu’à squatter les trottoirs. En outre, des dizaines de maisons traditionnelles à la Médina ont été complètement démolies par leurs propriétaires dans l’objectif de les reconstruire dans un style moderne.Ce faisant, ils ne respectent ni les proportions ni l’harmonie architecturale de la Médina.
Certes, la commune a procédé à la démolition de quelques constructions anarchiques, mais les efforts restent insuffisants.
Par ailleurs, beaucoup de petites et belles mosquées risquent de s’écrouler à tout moment, vu leur vétusté. Quant au Souk El Mejel, qui date de l’époque hafside, il se trouve dans un état vétuste et ses 72 boutiques reliées par des voûtes sont fermées et fissurées. Les ruelles situées à proximité de ce souk sont devenues le soir, une zone de non-droit, convertie en fief nocturne des alcooliques et des drogués. C’est pour toutes ces raisons que les citoyens souhaiteraient une plus grande implication de l’Etat et des institutions de patrimoine à Kairouan. Longtemps privée de tout soutien réel, la cité des Aghlabides a besoin aujourd’hui qu’on valorise son patrimoine.