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Les défis du gouvernement

La Tunisie est en confinement général depuis le 22 mars dernier. Un confinement qui pourrait durer plus longtemps. D’ailleurs, les membres du Comité scientifique sont unanimes : la prolongation du confinement est nécessaire. Le ministre de la Santé va aussi dans ce sens.

Il faut dire que depuis le 22 mars, on a toujours laissé la porte ouverte à la prolongation. La situation sanitaire est toujours préoccupante. La vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle que nous connaîtrons demain. Cela devrait durer autant que nécessaire.

Le Tunisien est-il suffisamment conscient et convaincu de l’utilité du confinement ? Applique-t-il scrupuleusement les règles d’hygiène dans ces circonstances financières et sociales aussi contraignantes ? A-t-il changé ses habitudes ? De façon générale, quel est le visage de la Tunisie face à la pandémie ?

L’objectif du confinement est d’éviter la circulation du virus. Il s’agit d’une guerre sanitaire qu’il faut poursuivre. Rien n’est acquis.

Le défi auquel est confronté aujourd’hui le gouvernement est la conciliation entre sécurité sanitaire, redémarrage économique et justice sociale. On pense d’ores et déjà à un plan de sortie pour remettre le pays en marche. Un plan  équilibré pour maintenir le confinement tout en assurant les moyens d’en minimiser l’impact.

La lutte contre les inégalités sociales est l’une des priorités absolues qu’Elyes Fakhfakh a toujours défendues dans les différentes approches et stratégies qu’il ne cesse de défendre depuis son intronisation à la tête de l’exécutif. Aux contraintes sociales et économiques dont il a hérité, s’ajoutent aujourd’hui celles relatives à l’aspect sanitaire. Le social risque-t-il ainsi d’être sacrifié sur l’autel de la santé ? L’homme politique peut-il trancher sur une question qui divise le monde scientifique ?

L’équation confinement-déconfinement s’annonce comme une entreprise infiniment délicate. Les conséquences directes et indirectes du confinement font toujours débat. Les experts continuent encore à évoquer des répercussions négatives sur l’économie et les finances. Mais déconfiner trop tôt, c’est s’exposer au rebond. Le virus continue de circuler. On est encore très loin de l’immunité collective.

Finalement, ce n’est pas le Comité scientifique et le gouvernement qui s’engagent dans le confinement, mais c’est le Covid-19 qui nous engage dans ce scénario. La dynamique de la pandémie nous projette dans une durée encore inconnue. Peut-être bien illimitée. On doit s’attendre à ce que ce soit encore plus long. La décision qui sera prise ne sera pas seulement politique et d’intérêt national, mais elle sera aussi conforme aux recommandations du Comité scientifique.

Une chose est cependant sûre : c’est le comportement et l’attitude des Tunisiens, ainsi que leur degré de conscience qui pourront changer la donne. On doit continuer à s’adapter.

Dans d’autres pays en plein chaos, l’on ne pousse plus seulement des cris de colère, mais surtout de désespoir. Parce que quelque part, on avait oublié que le confinement était la règle, qu’il était le moyen le plus indiqué et le plus adéquat pour faire face à la pandémie. Ce ne sont pas quelques morts qu’ils pleurent, mais beaucoup plus que l’humanité pouvait en compter. Une véritable tragédie.

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