Accueil Editorial La confiance c’est bien, le contrôle c’est mieux

La confiance c’est bien, le contrôle c’est mieux

La Tunisie devrait bientôt retrouver des couleurs. Un premier pas en direction du déconfinement ciblé et une levée progressive des restrictions seront franchis lundi prochain. Objectif : reprendre l’activité sans pour autant déclencher une nouvelle vague de contaminations. Les inquiétudes sanitaires resteront-elles pour ainsi dire aussi enflammées ? Les citoyens vont-ils relâcher ? Cette nouvelle phase risque-t-elle d’augmenter la virulence de la pandémie ? Difficile d’y répondre car comme beaucoup de choses à propos du Covid-19, on ne le saura qu’a posteriori.

Que nul ne se vante ! Que nul ne banalise quoi que ce soit ! Nous ne réussirons un retour progressif à la normale et une reprise économique qu’avec des citoyens efficacement protégés et faisant preuve de civisme et de discipline.

Croire que les concepts annoncés dans la stratégie de cette nouvelle phase suffiront à eux seuls à éviter la contagion serait faire preuve de négligence. Il faut à tout prix éviter une nouvelle vague d’infections. La crainte que la protection contre la pandémie soit prise à la légère est toujours là.  Les Tunisiens ont d’ailleurs commencé à s’accorder quelques libertés. Le Ramadan a poussé certains à relâcher avant l’heure. Le respect des gestes barrières a régressé et l’on n’a pas manqué d’enregistrer un véritable laisser-aller dans certaines régions.

Pour que les mesures et les concepts de protection soient suivis d’effet, leur application doit être rigoureusement contrôlée. De surcroît à grande échelle. Il faut redoubler de vigilance sans perdre pour autant notre sérénité minimale, parce qu’il s’agit de maladie, et qui plus est mortelle.

Le retour à la vie, la pression économique, l’impératif de rattraper le chiffre d’affaires perdu et les modes de travail inhabituels risquent de conduire au non-respect de la distanciation sociale et des mesures d’hygiène et de protection. En un mot, sans un strict respect des gestes barrières, un rebond rapide et accéléré de l’épidémie est à craindre. Le ministre de la Santé est catégorique à ce sujet : si les indicateurs ne sont pas à la hauteur des aspirations, nous retournerons à la case départ. Et au besoin freiner la vie sociale à différents moments. Le principal indicateur restera évidemment le nombre de nouveaux cas par jour.

L’OMS a tenu aussi à alerter les pays qui s’apprêtent à déconfiner leur population, affirmant que le monde est toujours aux prises avec la pandémie et insistant sur le fait qu’elle ne disparaîtra pas de sitôt. Ce qui laisse présager d’autres vagues répétées d’infections.    

Alors que les Tunisiens semblent déjà s’impatienter de retourner à leurs habitudes, le Covid-19 n’a pas fait que bousculer leur vie quotidienne, mais il a profondément redéfini leurs priorités. L’épidémie a changé les comportements, mais le meilleur moyen de minimiser le nombre de nouvelles contaminations est de limiter au maximum les contacts. Le déconfinement ne sera pas d’ailleurs effectué d’un seul coup, partout et pour tous, mais plutôt par étapes. En même temps, il ne s’agit plus de forcer l’ensemble du pays à un confinement permanent, mais de réagir de manière ciblée. 

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