Accueil Editorial Le meilleur et le pire

Le meilleur et le pire

Les frontières maritimes et aériennes seront rouvertes le 27 juin. Les déplacements entre les gouvernorats reprendront demain 4 juin. Ces décisions ont été prises à la suite de la réunion périodique du comité scientifique de lutte anti-Covid-19. Même si la propagation du virus à nettement baissé avec un taux de transmission inférieur aux périodes de fortes contaminations, on ne va pas cependant passer directement du noir au blanc, mais plutôt du noir au gris.

La Tunisie avance avec prudence dans sa lutte contre le coronavirus. Mais il faut dire qu’à mesure que la pandémie semble marquer le pas, les pressions sociales et économiques s’amplifient de plus en plus, même si les spécialistes alertent et mettent en garde contre les risques d’une levée non étudiée des restrictions du confinement. Une levée susceptible de provoquer à tout moment la résurgence de l’épidémie.

Avec une pandémie de cette ampleur, revenir à la vie normale relève du miracle, du moins pour le moment. Il ne faut pas oublier que l’OMS, les grandes nations, les virologues et les épidémiologistes se sont déjà trompés sur la nature, les caractéristiques et les effets de ce virus. Une deuxième vague pandémique reste toujours possible. Le bilan de la Tunisie dans la lutte contre le Covid-19 est rassurant. 964 personnes se sont rétablies après avoir été contaminées. Le nombre de décès se maintient à 48 personnes. Mais le risque est toujours là. Selon les spécialistes, il peut venir notamment des cas importés, surtout ceux qui ne seront pas détectés au bon moment. D’où la nécessité d’élaborer une stratégie pour la lutte contre les cas importés et éviter une nouvelle propagation du virus. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé à un plateau rassurant que l’on va céder au relâchement. L’heure est encore à la vigilance et les Tunisiens sont encore appelés à ne pas baisser les bras. Il est évident que derrière toute action de levée de restrictions se cachent des risques. Des dangers même. En dépit des efforts des différentes parties prenantes, la Tunisie n’est pas encore à l’abri des mauvaises surprises. Beaucoup de Tunisiens n’ont toujours pas intégré dans leur quotidien les gestes barrières et la distanciation. Plus encore : en faisant une fixation sur les contraintes sociales, financières et économiques, on en revient à oublier les enjeux essentiels de la crise sanitaire.

Par où commencer pour évoquer la dernière phase de déconfinement ? Les priorités et l’urgence résident dans la nécessité de miser sur la conscience des citoyens face aux exigences du moment. Encore un défi à relever. Encore une épreuve à surmonter. Dans tout ce qui a été entrepris, dans tout ce qui reste à faire, la prudence est encore et toujours de mise. Une façon bien particulière d’enchaîner et de ne pas douter en dépit de tout ce qui risque de se produire. Tout cela aura-t-il un impact évident ? Oui, dans la mesure où tout ce qui a été gagné est de nature soit à être confirmé, soit, au contraire, à être compromis. Toutes les hypothèses sont permises. L’on sait que tous les efforts sont pratiquement tournés vers la santé des citoyens. Les mesures et les recommandations gagneraient toutefois en efficacité si elles étaient accompagnées par une plus grande mobilisation, une meilleure visibilité et même une attractivité encore plus signifiante, si les locomotives tiraient encore vers le haut. La réouverture des frontières aura certainement des avantages. Des inconvénients aussi. Le meilleur et le pire !…

Charger plus d'articles
Charger plus par Jalel MESTIRI
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *