La démocratie qu’on veut

Le recours à la rue pour manifester et exprimer son point de vue est légitime et garanti par la Constitution. Mais cette multiplication de rassemblements qui n’arrivent pas à réunir plus de quelques centaines de personnes sert de démonstration aux multiples chaînes de télé hostiles à ce qu’il se passe dans notre pays et dont l’objectif, in fine, est de remonter les Tunisiens les uns contre les autres. Car, la vraie voix du peuple s’est exprimée spontanément le 25 juillet, après la première annonce des mesures exceptionnelles.

Les Tunisiens avaient pris d’assaut les rues dans les différentes régions du pays pour faire éclater leur joie de voir une classe politique pourrie chassée des rênes du pouvoir.  Le retour de ces protagonistes pyromanes, non sur le terrain mais sur les plateaux de télévisions étrangères pour diviser les Tunisiens et pour exhorter les forces armées et les forces sécuritaires à s’entretuer, est une preuve que ceux qui ont échoué pendant dix ans à gouverner le pays tiennent à cor et à cri à revenir sur la scène politique au nom de la démocratie.

Mais les Tunisiens qui se sont fait tondre la laine sur le dos pendant cette décennie noire de l’histoire du pays, ne sont plus dupes et ne veulent plus revivre la même expérience cauchemardesque. Ils veulent une démocratie sans les mafieux, les vendeurs de rêves fallacieux et sans les prédateurs financiers et leurs lobbies au Parlement. Oui, on veut une démocratie saine construite sur de nouvelles bases solides. Une démocratie qui fonctionne et ne bloque pas l’Etat. Une démocratie qui nous apporte la prospérité et les attributs de la dignité et non la misère sociale, le terrorisme, la contrebande et la mafia. Nous voulons ouvrir les lucarnes de l’espoir pour dissiper le désespoir qui mène au suicide, à l’émigration irrégulière, au crime, à la délinquance et au décrochage scolaire. Nous voulons cette démocratie et nous la défendrons. Nous défendrons la liberté, la justice et l’équité. Mais pour y parvenir, nous devons être unis et emprunter le même chemin. Car on veut la même chose. Seuls les acteurs de la division et de la haine essayent de nous faire comprendre qu’il s’agit de deux chemins, deux choix opposés. Nous sommes un seul peuple et nous resterons unis malgré nos divergences. Gare à ceux qui veulent faire basculer le pays dans le chaos et de pousser les Tunisiens à s’entre-déchirer au nom de la démocratie comme en Libye, au Yémen, en Syrie et ailleurs.

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