Drame sur la plateforme pétrolière AL-Bouri au large de la LIBYE: Quatre Tunisiens périssent dans l’accident

C’était la dernière journée des travaux pour l’isolation d’un réservoir pétrolier flottant et hors service depuis 2017 au large de la Libye. Personne ne pensait que le pire allait se produire alors que le bateau spécial qui devait tracter le réservoir s’apprêtait à mettre les voiles vers les côtes libyennes où l’installation flottante d’hydrocarbures devait être démontée, recyclée, avant de traiter les matériaux dangereux.

Il était 14h30. Soudain, les câbles qui maintenaient le réservoir attaché à la plateforme s’étaient brusquement rompus causant l’effondrement de la passerelle d’échafaudage sur laquelle cinq techniciens tunisiens s’adonnaient à ce travail titanesque et compliqué, projetant ainsi les opérateur à une profondeur marine de 70 mètres.

Durant la chute, ils avaient subi des coups de tonnes d’acier, ce qui aurait conduit à leur noyade, étant inanimés lors de l’immersion.

Un témoin oculaire sur place a révélé dans une déclaration exclusive, au journal économique libyen «Sada», les détails de l’incident qui s’est produit vendredi dans le champ pétrolifère d’Al-Bouri causant la mort, la disparition et la blessure d’un nombre de travailleurs tunisiens pour le compte d’une compagnie tunisienne privée de services de forage et de maintenance, dont les effectifs comptent, sur place, 40 à 45 personnes.

Il a affirmé que l’incident s’est produit suite à l’effondrement de la passerelle, point de connexion du réservoir d’hydrocarbure flottant SPM, appelé Saluk, suite à la rupture des câbles auxquels il était attaché.

Selon ce témoin, le bilan est lourd : 2 morts dont les corps ont été repêchés, deux disparus et un blessé grave qui a été transféré dans une clinique à Tripoli. L’on compte aussi deux autres blessées mineures qui ont été soignées.

L’opération consistait à l’isolation du réservoir de la plateforme, puis à son remorquage du réservoir Saluk mis hors service depuis 2017, qui a fait l’objet d’un appel d’offres attribué à la compagnie tunisienne pour des travaux d’une période de 3 mois, devant prendre fin vendredi 5 novembre.

Alertée, la commission de crise de la direction des ports libyenne a dépêché une équipe de secours et a annoncé la constitution d’une commission pour enquêter sur les circonstances du drame. Il est à noter que le Consulat général de Tunisie à Tripoli, qui suit l’affaire de près, a indiqué, dans un communiqué, que les corps des trois premières victimes ont été récupérés tandis que la recherche du corps du quatrième disparu se poursuit en coopération avec les autorités libyennes. Et d’indiquer que la cinquième victime blessée dans ce même accident a été héliportée et que son état de santé est stationnaire.

Par ailleurs, la société Mellita Oil & Gaz qui exploite le champ pétrolifère, pour le compte de l’Eni, a indiqué que ce réservoir n’est plus sous sa responsabilté et ce depuis sa cession en tant que ferraille à l’entreprise tunisienne «Al Daam Al Sarri» qui devait le démonter et le tracter sur terre et ce  depuis un mois.

Le plus important champ

Il est à signaler que le champ offshore d’Al-Bouri est situé à 120 km des côtes libyennes. Il est considéré comme étant le plus important champ dans la Méditerranée et est exploité par ENI, suivant un accord de partage de production établi avec la Compagnie nationale pétrolière libyenne. Il a été découvert en 1970, et la production a commencé en 1988. Le 4 novembre 2020, le président du Conseil de direction de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), Mustapha Sanalla, s’est entretenu, à Tripoli, avec le directeur exécutif des opérations de la société italienne ENI, Alessandro Politi, sur la deuxième phase du projet de développement du champ pétrolifère d’Al-Bouri.

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