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Hausse des prix des carburants: Un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat

Selon Mohamed Ali Ferchichi, chargé de la communication au ministère du Commerce, la hausse des prix des carburants va alourdir les charges du citoyen tunisien et affaiblir encore plus son pouvoir d’achat. Il reste que cette augmentation est un mal nécessaire. Intervenant sur les ondes d’Express FM, Ferchichi a rappelé que la subvention des carburants pèse sur le budget de l’Etat, étant donné que la subvention des carburants est la plus coûteuse pour l’Etat et pour la caisse de compensation en Tunisie. Aussi, les prix des carburants sont très variables et il n’est pas possible de prévoir à l’avance les fluctuations de ces prix lors de la préparation de la loi de finances.

Pour ce qui est de l’approvisionnement en céréales, le représentant du ministère du Commerce a précisé qu’il n’y aurait rien à craindre, puisque l’Etat a diversifié ses sources d’approvisionnement. Il a ajouté que le ministère du Commerce a veillé à fournir aux boulangeries leurs quotas mensuels de farine pour garantir la régularité d’approvisionnement des citoyens en pain tout au long du mois de Ramadan. Près de 3.317 boulangeries autorisées reçoivent de la farine subventionnée et fabriquent au quotidien près d’un million de paquets de pain destinés à la consommation familiale, dont 900 mille unités sont jetées ou utilisées comme fourrage pour nourrir le bétail. «60% de la farine subventionnée est utilisée pour fabriquer les baguettes, tandis que les 40% restantes sont utilisées pour fabriquer le pain normal», a assuré Ferchichi. D’après lui, 1.000 boulangeries modernes non classées ont des difficultés à s’approvisionner en farine, assurant qu’elles auront bientôt leur quota mensuel pour garantir la continuité et la régularité de la fabrication du pain, sachant que ces boulangeries peuvent fixer le prix de leur prix comme ils l’entendent. «Environ 1.550 tonnes de semoule sont quotidiennement distribuées pour couvrir les besoins hebdomadaires des 24 gouvernorats de la Tunisie», a-t-il poursuivi.

Imed DErwich, expert en énergie: «La hausse des prix du carburant date d’octobre 2021»

«La hausse des prix du carburant avait commencé bien avant la crise russo-ukrainienne, cette augmentation avait  débuté depuis octobre 2021. Le gouvernement a élaboré son budget sur l’hypothèse d’un prix de baril de pétrole de 75 dollars», c’est ce qu’a affirmé l’expert en énergie, Imed Derwich. Il s’est demandé pourquoi doit-on faire assumer la hausse des prix du pétrole au citoyen tunisien ? Derwich faisait allusion au communiqué conjoint du ministère du Commerce et du Développement des exportations et du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, qui indique : «Toute hausse d’un seul dollar/baril induit des besoins de financement supplémentaires du dispositif des hydrocarbures, de l’électricité et du gaz d’environ 140 millions de dinars/an». D’après l’expert en énergie, les spécialistes du secteur estiment que le prix du pétrole sera entre 80 et 100 dollars en 2022. Derwich s’est également interrogé sur la raison qui avait conduit le gouvernement à élaborer  la loi de finances 2022, en se basant sur un prix de baril ne dépassant pas les 75 dollars. Il a remarqué que « les augmentations sont devenues mensuelles et régulières. Il serait de bon aloi de décider ces augmentations d’une manière trimestrielle ou non pas mensuelle. Car, un seul mois ne permet pas de cerner le rythme de l’évolution des prix internationaux du pétrole».

Derwich a aussi mis l’accent sur les difficultés qu’affronte le gouvernement pour pouvoir renflouer les caisses de l’Etat et alimenter le budget de 2022. Le gouvernement n’a plus le choix que d’augmenter les prix des carburants, et donc augmenter les impôts directs et indirects pour alimenter le budget. Il a précisé que «le gouvernement de Mahdi Jomâa n’a procédé à l’augmentation des prix des carburants qu’une seule fois, et ce, en dépit de l’envolée du prix du baril qui était à hauteur de 140 dollars. On peut comprendre cette hausse des prix des carburants. Le gouvernement n’a plus de choix en l’absence d’autres alternatives pour alimenter le budget».

Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie: Registre des entreprises et des experts de l’énergie

L’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (Anme) a lancé une nouvelle plateforme baptisée « Registre des entreprises et des experts de l’énergie » (Reeme). S’inscrivant dans le cadre du processus de digitalisation de l’agence, cette plateforme a pour objectif de rapprocher les clients des fournisseurs de services ou d’équipements et acteurs de la maîtrise de l’énergie dans un environnement de confiance. «Reeme» permettra de développer des projets d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable, et d’identifier les opportunités pour le développement de ces projets.

Les utilisateurs auront ainsi accès aux listes des prestataires de services offrant les études et assistance en matière de maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables, des prestataires pour l’exécution des travaux et des fournisseurs d’équipements de maîtrise de l’énergie, ainsi que des prestataires de formation dans le domaine de maîtrise de l’énergie.

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