Une hausse du prix des médicaments attendue: Les assurés sociaux sur le qui-vive

On parle peu ou trop peu de la hausse irrépressible des prix des médicaments, des honoraires pratiqués par les professionnels, des tarifs des actes médicaux, des soins ou encore, des innombrables analyses de laboratoire ou des autres actes, comme les radiographies, les IRM, etc.

On oublie, trop souvent, que l’impact des dépenses de soins n’est pas, du tout, négligeable. Il est devenu quasiment impossible d’acheter un produit au même prix que le mois précédent ou l’année précédente. En 2018, par exemple, une hausse massive sur près de 2.500 produits avait été, certes, annoncée. Mais, depuis, toute augmentation se fait en catimini. A chaque fois que l’on se présente chez le pharmacien, on est “surpris” par les nouveaux prix.

Les remboursements ne suivent pas

Bien sûr, les clients font totalement confiance à leur pharmacien, même si dans certaines officines, des pratiques insolites commencent à apparaître. Les prix sont arrondis vers la hausse sans demander l’avis des acheteurs. Quand un client demande un conseil on l’oriente, très souvent, vers le produit le plus cher. Les professionnels, on en est convaincu, rejetteraient la responsabilité de ces comportements sur certains de leurs employés indélicats.

Cela se pourrait, dirait-on. Mais dans tous les cas, c’est l’image du pharmacien et de la profession qui en pâtit.

Toujours est-il que le véritable problème demeure pour le consommateur celui du coût de plus en plus exorbitant des médicaments. Le rythme de ces augmentations est tel qu’il n’arrive plus à le suivre.

Il suffirait, pour cela, de passer en revue, à titre d’exemple, l’évolution des prix d’un médicament. Prenons le produit portant le code de la Pharmacie centrale 300864. En 2018, il coûtait 17D,820. En octobre 2020, il est passé à 18D,451 et en avril 2021 à 20D,270. La même remarque s’impose à tous les autres médicaments. La tendance haussière ne fait que continuer.

Par ailleurs, les remboursements des frais de soins sont à la traîne. L’exemple de la Cnam est fort édifiant à ce propos. Alors que les montants des frais de soins connaissent des pics jamais atteints, les remboursements, eux, frisent le ridicule. En pourcentage, ils ne représentent même pas les taux annoncés officiellement. La Caisse en question ne communique jamais avec ses affiliés. D’ailleurs, la situation s’est encore dégradée au cours et après la pandémie de la Covid-19. Tout le monde se plaint des retards de plusieurs mois pour effectuer les remboursements. Les montants remboursés sont dérisoires. Plus les prix des médicaments augmentent et plus ces montants diminuent. Aucune explication n’est fournie aux assurés sociaux. Ces derniers sont obligés de payer toutes les consultations et ce qui en découle et de répéter les mêmes scénarios pour les différents membres de la famille sans bénéficier du moindre remboursement durant des mois. Lorsqu’on s’adresse à l’un des bureaux de la Caisse pour obtenir des renseignements, on ne vous fournit aucune information crédible ou satisfaisante. De plus, on ne remet jamais de tableaux de remboursement pour détailler les montants versés.

Donc, les bulletins de remboursement s’accumulent auprès de la Caisse sans que celle-ci ne daigne fournir des explications ou des éclaircissements sur les nombreux dossiers qui s’entassent.

Diminuer le nombre d’intermédiaires

Pourtant, il est du devoir de cette institution de tenir ses affiliés au courant du traitement des dossiers qu’ils ont déposés et de mettre à leur disposition tous les moyens qui leur permettent d’être remboursés d’une façon plus équitable et dans des délais plus raisonnables.

Il n’est plus possible de continuer sur la voie de l’opacité la plus absolue. En effet, même si certains pensent qu’il n’y aura pas de nouvelles augmentations de prix des médicaments, les assurés sociaux restent sur le qui-vive. Ils sont persuadés qu’ils sont sur une pente raide.

C’est pourquoi il serait urgent pour ce qu’on appelle les autorités compétentes d’intervenir pour maîtriser la situation. Car le secteur, comme chacun peut le constater, connaît une véritable dérive. Il n’échappe à personne que le nombre d’intermédiaires est très important. Ce qui fait qu’au final, c’est le consommateur qui doit payer la facture au pharmacien, au détaillant, au semi-détaillant, en passant par le grossiste répartiteur pour arriver au grossiste et à la Pharmacie centrale. Est-il nécessaire d’avoir toute cette multitude d’intervenants pour assurer une bonne distribution des produits pharmaceutiques ? 

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