L’épouse du Président de la République et la Cheffe du gouvernement célèbrent la Journée nationale de la Femme au lycée de la rue du Pacha : De l’égalité à l’équité

Selon la Cheffe du gouvernement, les efforts de l’Etat tendent à renforcer les acquis de la femme sur tous les plans grâce à l’instauration de la stratégie nationale pour le genre social et son intégration dans les politiques, la planification et l’évaluation des budgets des programmes au plan national, régional et local. 

Alors que des activistes féministes ne cessent d’afficher leurs craintes pour les droits des femmes et d’insister sur le flou qu’elles voient quant à la consolidation des acquis en cette matière, l’épouse du Président de la République, Ichraf Chebil, et la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, ont bien su répondre samedi à de telles craintes en choisissant l’opportunité, les mots et le lieu et ce, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la femme tunisienne. Une célébration qui a toujours été corrélée à la promulgation du code du statut personnel le 13 août 1956 ; premier texte juridique au lendemain de l’indépendance.

Le lieu n’est autre que la première école moderne de jeunes filles, appelée des «filles musulmanes tunisiennes», de la rue du Pacha. Une école pionnière, fondée en mai 1900 mais bâtie au coeur de la Médina, à Bab Souika, en 1912, et qui a brillé au fil du temps en formant des femmes d’exception qui ont participé à la mouvance «tanouiriste», une mouvance qui avait compté des femmes comme B’chira Ben M’rad, Aziza Othmana, Tawhida Bechikh, Fatma Fehria, et bien d’autres pionnières dans divers horizons. Des pionnières que la Cheffe du gouvernement — la première en Afrique —, Najla Bouden, a longuement énuméré ainsi que leur apport dans la société tunisienne moderne. Elle a par l’occasion, et en présence de plusieurs personnalités politiques et activistes en majorité féminines, insisté sur l’attachement aux acquis réalisés en matière d’égalité et de droits de la femme. Elle a également insisté sur les efforts fournis pour renforcer la situation de la femme
«…avec notamment l’article 51 de la nouvelle Constitution qui consacre cette orientation et insiste sur l’égalité entre tous les citoyens en réaffirmant l’engagement de l’Etat à protéger les droits acquis de la femme et à œuvrer à les renforcer et les améliorer en garantissant l’égalité des chances entre l’homme et la femme dans l’accès aux postes de responsabilité avec l’objectif de consacrer le principe de parité».

Capacitation politique et économique

Relatant les données et les statistiques prouvant la position de choix que la femme tunisienne a su décrocher dans les divers secteurs, Bouden a affiché la volonté du gouvernement de renforcer cette tendance et soutenir la femme tunisienne face aux défis auxquels elle fait face dont notamment l’accès aux circuits financiers et aux hauts postes de responsabilité au sein de l’Etat ainsi que sa participation dans l’espace public politique et autres et ce, entre autres, à travers l’instauration de la stratégie nationale pour le genre social et son intégration dans les politiques, la planification, et l’évaluation des budgets des programmes sur tous les plans : national, régional et local. «La capacitation politique de la femme constitue un pilier principal du développement inclusif et soutenable, tout comme la capacitation économique. D’où l’on a lancé en mars dernier le nouveau programme national d’entrepreneuriat féminin «Raydet» grâce à une enveloppe de 50 millions de dinars avec l’objectif de créer trois mille projets et plus de huit milles postes d’emploi. A cette occasion, je tiens à saluer la femme rurale pour son apport indéniable dans son environnement familial mais aussi économique national en dépit des divers défis auxquels elle fait face», a-t-elle ajouté en insistant sur les diverses actions entretenues pour lui assurer les atouts lui permettant une meilleure vie et un meilleur accès au programme d’interventions en sa faveur à l’instar du plan national visant le renforcement de la capacitation économique et sociale des femmes et des jeunes filles rurales.

Pour sa part, l’épouse du président de la République, Ichraf Chebil, a, lors de son discours d’ouverture, insisté sur la nécessité de favoriser l’autonomisation des femmes afin de leur permettre de jouer leur rôle dans la préservation de la cohésion familiale et de l’identité nationale. Et de confirmer : «La femme tunisienne a toujours été un rempart contre toutes les formes de cloisonnement et a joué un rôle majeur dans l’édification de l’État tunisien, elle qui a participé à toutes les grandes actions nationales qui ont donné sur la consécration de l’Etat de droit tunisien dont notamment le mouvement de libération tunisien. Des acquis a renforcer, mais reste toujours des défis à gagner comme celui de la lutte contre toute forme d‘exploitation et de discrimination contre la femme, notamment celle visant la femme rurale».

Par ailleurs, la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, a évoqué le contexte mondial et régional tendu en corrélation avec les difficultés économiques et financières par lesquelles passe le pays, sans pourtant commenter les derniers accords conclus avec les centrales syndicale et patronale portant sur le dialogue national. Dans ce sens, l’on se demande si le gouvernement et ses partenaires sociaux auront les outils nécessaires à même d’amorcer la relance économique et gagner la confiance des partenaires internationaux, de quoi redresser la situation financière du pays en ce temps de flou…

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