A l’impossible, la Tunisie n’est pas tenue

3,450
Editorial La Presse

Le profil de la majorité des responsables d’aujourd’hui dans les différents secteurs et dans les différentes hiérarchies est très complexe. La plupart ont une vision assez limitée de leur rôle, de leurs attributions et de leurs prérogatives. De la nature et de la spécificité des ministères, des établissements et des entreprises dont ils assument la responsabilité. Cela a fini par engendrer, mais aussi intégrer, un environnement marqué essentiellement par l’insouciance, la démobilisation, voire la démission…

Qu’en est-il justement de l’exemplarité et de l’image que ces responsables donnent ? Du plus et de l’apport qu’ils sont appelés à introduire et à administrer ? Qu’en est-il des actions et des dépoussiérages à mener ? Qu’en est-il des réformes et des stratégies à concevoir  et à appliquer ?

Il faut dire que lorsqu’un responsables a une vision ambiguë, voire énigmatique, de ce qu’il est censé accomplir dans son domaine, et lorsque la volonté arrive à manquer, les inaptitudes et les inhabilités deviennent une vision assumée. Une confusion qui trahit une incapacité à apporter les changements et les améliorations nécessaires. L’inefficacité et les manquements encore davantage.

Et si les initiatives, les interventions et les actions d’embellissement de la capitale entreprises ces derniers temps à l’occasion de la tenue de la Ticad  pour lui donner une nouvelle allure, une nouvelle image, pouvaient servir de rebond et de sursaut ?

Au-delà des suppositions, mais aussi des abstractions, à l’impossible la Tunisie n’est pas tenue. L’hypothèse qu’elle peut aller mieux, qu’elle pourrait mériter mieux peut bien se tenir. Et c’est bien à cette éventualité que nous espérons que tous les différents intervenants se laissent aller, sans appréhension, sans conditions et avec toute la volonté que cela exige. Et surtout sans calculs politiques.

On ne doit pas oublier que les bonnes volontés et les bonnes initiatives marquent les grandes actions, agissent sur ce qui paraît inabordable, ou encore inexécutable. Là où tout se mérite plus que ça ne se revendique, l’impossible devient possible.

Au-delà des manquements et des transgressions de plus d’une décennie, la Tunisie est capable d’entamer une nouvelle ère. De montrer un autre visage. Après tout, il y a et il y aura toujours des signes porteurs d’espoir et d’assurance… Et tant pis pour les gens de mauvaise foi et les mauvaises volontés. 

Autant de sentiments et de conscience dans un contexte qui n’est pas cependant des plus favorables et dans un environnement loin d’être enchanteur, marqué par la prolifération des provocateurs de crises à l’instar notamment de la dissimulation des marchandises, de la hausse exorbitante des prix et de la spéculation illicite.

Car il ne faut pas quand même oublier que des actes de sabotage et de malveillance commis par des parties connues pour leur appartenance impliquent des enjeux politiques …

Laisser un commentaire