Ariana: Faible mobilisation des électeurs

Les citoyens tunisiens, déçus par l’ancien Parlement, semblent ne pas se réjouir, pour la plupart, de certains noms méconnus, de futurs députés qui seront en place.


Dans la matinée d’hier, samedi 17 décembre, jour de célébration du douzième anniversaire de la Révolution de la liberté et de la dignité, les électeurs se sont dirigés à petit trot vers leur centre de vote habituel. Vers 10 h, dans le gouvernorat de l’Ariana, que ce soit à l’école primaire d’Ennasr 1 ou celle de la cité Héd-Nouira, il n’y avait pas de file d’attente devant les bureaux de vote. L’électeur entre directement au bureau de vote dans lequel il est inscrit et en deux temps, trois mouvements, le tour est joué!

En 2 minutes, le devoir est fait

Pour accomplir son devoir électoral, par les temps qui courent, cela ne prend pas beaucoup de temps vu la démobilisation importante des électeurs tunisiens. La faible campagne des candidats, pour ne pas dire quasiment absente, ajoutée au boycott de certains médias, a mis du plomb dans l’aile, dans la qualité des élections qui se déroulent, pourtant en toute transparence et sans incidents. Sur le plan de l’hygiène et de l’organisation, les centres de vote sont bien nettoyés et prêts à accueillir les électeurs dans de bonnes conditions durant tout le vote. La sécurité y est assurée comme à l’accoutumée avec le renfort militaire et la garde nationale.

Les législatives tant attendues par les parlementaires pour la reprise des activités dans l’hémicycle du Bardo se déroulent enfin. Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis les dernières élections législatives d’octobre 2019. Le paysage politique a radicalement changé, puisque les électeurs ne votent plus pour des partis mais pour des personnalités. Sauf que la plupart d’entre elles sont méconnues des citoyens tunisiens, eux qui ont réclamé de nouvelles têtes pour rédiger les prochains textes de lois. A Ennasr 1, l’électeur a le choix entre deux candidats masculin et féminin. Dans l’autre école de la circonscription de la cité Hédi-Nouira, une seule candidature est en lice. Malgré cela, l’électeur peut voter blanc ou rendre vierge son bulletin, sous forme de boycott implicite. Comme  demandé massivement par les radios et télévisions nationales, avant le jour du scrutin. Ceux qui ont voté, presque sans conviction pour tel ou tel candidat, ont le mérite d’avoir accompli leur devoir électoral pendant que certains vaquent à d’autres occupations. Un expert financier accompagné de son enfant grimace sur la faible mobilisation des électeurs et s’interroge sur la composition du futur Parlement. Ainsi, la nouvelle loi électorale privilégie l’émergence de députés sans appartenance partisane, mais également sans précédents judiciaires. L’Instance supérieure indépendante des élections annonce 270 032 votants à l’échelle nationale, jusqu’au coup de 10h, à raison de 2 250 votants par minute, ce qui reflète une faible participation.

Mais comme les Tunisiens veulent de nouvelles têtes après la dissolution de l’ancien parlement, et ce depuis les mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021,  ils sont servis…

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