Sommet mondial des gouvernements à Dubaï : Quel bilan pour la délégation tunisienne ?

 

Le pays connaît une crise économique d’envergure et les autorités se sont lancées dans une course pour mobiliser les fonds nécessaires au fonctionnement de l’Etat, mais surtout pour répondre aux engagements de la Tunisie en matière de remboursement des prêts. Pour Najla Bouden, Cheffe du gouvernement, il y a du pain sur la planche.

Sa mission, qu’elle partage avec son équipe, n’est guère facile. Cependant, elle peut compter sur certains rendez-vous internationaux pour appuyer ses efforts. C’est le cas du Sommet mondial des gouvernements tenu à Dubaï, où Najla Bouden a multiplié les rencontres avec les chefs des délégations officielles participantes.

En effet, accompagnée de plusieurs ministres et du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, la  Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, a pris part aux travaux préliminaires du 7e Sommet mondial des gouvernements clôturés hier, mercredi.

C’était l’occasion pour elle de défendre la copie de son gouvernement en matière de réformes en présence de la directrice exécutive du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva. D’ailleurs, une rencontre a eu lieu entre les deux délégations durant laquelle l’institution financière s’est dite prête à renouveler son accord tant attendu par la Tunisie pour débloquer la situation économique du pays. La directrice exécutive du FMI a exprimé, lors de l’entrevue, sa satisfaction de l’état d’avancement des réformes entreprises, affirmant sa disposition à œuvrer en vue d’accélérer leur rythme pour parvenir à un accord définitif avec la Tunisie concernant le programme de crédits. «C’est une question de semaines et non pas de mois, l’appui financier à la Tunisie est sur la bonne voie», a-t-elle rassuré.

Outre cette annonce d’envergure, Najla Bouden et la délégation tunisienne ont multiplié les rencontres à haut niveau pour dépoussiérer certains projets et investissements indispensables pour la redynamisation de l’économie tunisienne. C’est dans ce contexte que la délégation tunisienne a rencontré le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jassem Mohamed Bedaoui, autour de la consolidation de la coopération dans différents domaines d’intérêt commun.

Les projets Airbus à l’ordre du jour

En marge de sa participation à ce septième Sommet mondial, la locataire de La Kasbah a mené des discussions avec le président d’Airbus, pour la région Mena (Afrique et Moyen-Orient), Mikail Houari. Une entrevue qui a porté surtout sur les projets Airbus en Tunisie, y compris les nouvelles unités de l’avionneur qui ouvriront, bientôt, leurs portes en Tunisie.

Ce rendez-vous a permis à la Cheffe du gouvernement de se concerter avec de nombreuses délégations ministérielles. On retient selon La Kasbah que Najla Bouden a rencontré des ministres émiratis, notamment cheikh Nahiene ben Mbarek al-Nahiene, ministre de la Tolérance et de la Coexistence, Cheikh Chakhbout Bin Nahiene al Nahiene, ministre d’Etat, Mouna Ghanem al Meri, Directrice générale du bureau d’informations du gouvernement de Dubaï, et vice-présidente du conseil des Emirats pour l’équilibre entre les deux sexes. Des entrevues axées surtout sur les horizons des investissements en Tunisie et sur les projets émiratis en cours.

Najla Bouden a, par ailleurs, eu des discussions avec le ministre du Commerce et de l’Industrie qatari, Mohamed Ben Hamed Ben Kassem al-Thani, ayant porté sur les horizons de la coopération entre les deux pays, en optimisant l’utilisation des atouts, notamment en matière d’échange commercial et de promotion du partenariat industriel.

De même, la Cheffe du gouvernement s’est entretenue avec le directeur général du Fonds monétaire arabe, Abderrahman Ben Abdallah Hamidi, où il était question «de développer les activités du fonds en Tunisie, ainsi que des réformes en cours de concrétisation en vue de relancer le secteur privé, notamment dans les domaines à valeur ajoutée, compétitifs et à forte employabilité».

Un message à la communauté internationale ?

Profitant de cette occasion d’envergure qui attire les lumières en matière d’investissement et de gouvernance, Najla Bouden a défendu la copie de son gouvernement, notamment sur le plan des réformes économiques engagées. Elle a rappelé que le gouvernement a engagé une série de réformes sur la base de la conciliation entre «l’urgent et le nécessaire», afin de renforcer la croissance, et redonner confiance aux investisseurs et acteurs économiques.

«Une batterie de dispositions indispensables ont été décrétées, pour répondre à l’urgence. Elles visent à rétablir la confiance des acteurs économiques, à préserver le tissu des entreprises, à promouvoir le climat des affaires et à améliorer le positionnement concurrentiel du pays», a-t-elle réitéré.

Une lourde responsabilité

Ces rendez-vous internationaux sont certes importants pour s’ouvrir sur le monde de l’investissement, notamment dans les pays du Golfe. Cependant, la Tunisie n’a pas pu bénéficier de nombreuses précédentes occasions pour se remettre au premier plan des pays à haut potentiel d’investissement. La situation d’instabilité politique n’y est pas pour rien, mais l’heure est certainement économique et financière. C’est d’ailleurs le défi que doit remporter Najla Bouden dans la prochaine phase : savoir isoler la question économique des tiraillements politiques.

D’ailleurs, les observateurs de la scène nationale attendent toujours l’activation de certaines conventions et le lancement de certains projets évoqués lors de la Ticad 8 et du Sommet de la francophonie tenus il y a quelques mois en Tunisie.

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