SOUVENIRS, SOUVENIRS… : Jamel Tayech (ex-gardien international de la JSK et du CA): «Un mauvais épisode en sélection»

Le gardien Jamel Tayech a été l’un des meilleurs portiers du championnat durant une décennie. Toutefois, l’ingratitude de quelque-uns lui a forcément fait du tort. Il en parle avec beaucoup d’amertume : «J’ai débuté ma carrière à la JSK au sein des catégories des jeunes, et j’ai été lancé du côté des seniors à l’âge de 17 ans. A cette période c’était difficile de briller en présence de joueurs expérimentés. En l’absence de moyens et de motivation, j’ai travaillé durement et j’ai arraché ma titularisation avec les séniors. Nos entraînements étaient axés sur l’endurance et les automatismes dans le groupe. A l’époque, la formation n’était pas une tradition. On cherchait des talents dans les terrains des quartiers. Cette formation m’a permis de me forger un caractère, et j’ai participé à l’épopée de la Chabiba des années 80. Mes efforts ont été couronnés par le soulier d’or au terme de la saison 84/85. J’ai également été choisi comme meilleur gardien du championnat en 87/88».

«Le succès est éphémère»
«Mon transfert au CA m’a beaucoup apporté en termes d’ambitions, d’horizons et de débouchés. Je me suis vite et bien intégré. L’équipe a décollé et nous avons renoué avec les titres. Nous avons été sacrés champions de Tunisie. Nous étions bénis. C’était une époque dorée. Je n’oublierai jamais la saine concurrence avec Slim Ben Othman et Slah Fessi.
Pour un jeune gardien comme moi, c’était un conte de fée de garder les bois d’un grand club comme le CA.
J’étais aux anges, «boosté» par une participation continentale. J’étais respecté par les dirigeants et les supporters du CA pendant des années. Mais la chance me tourna le dos, et suite à un épisode avec Naïli, j’ai mis fin à mon expérience avec les Clubistes et j’ai été engagé par le ST. Tout a par la suite changé, et je n’ai pas retrouvé les mêmes sensations. Puis, j’ai mis fin à ma carrière sans trop réfléchir. En revanche, je suis fier de l’amour que me porte le public du CA, de la JSK et du ST. Durant 30 ans, j’ai tout donné au sein de la bulle du sport-roi».

«Nul n’est prophète en son pays»
«Volet expatriation, j’ai entamé une carrière d’entraîneur au Golfe. Grâce à mon travail et à ma discipline, j’ai été l’entraîneur des gardiens dans différentes catégories pendant plus de 16 ans en Arabie Saoudite. J’ai également fait partie du staff technique de la sélection d’Arabie saoudite pendant 9 ans.
J’ai travaillé avec des entraîneurs étrangers comme Rijkaard, Bauza et autres. J’étais le seul entraîneur d’origine arabe retenu pendant des années. Mes confrères marocains, égyptiens et algériens me respectaient pour mon assiduité dans le travail et mon expérience. Je me rappelle du jour où le gardien colombien Higuita dirigeait la formation des gardiens et des entraîneurs. J’ai pris la parole et j’ai rectifié beaucoup de choses. Il a été surpris par la richesse de mon bagage technique. J’ai travaillé dans la discrétion. J’ai eu l’honneur de côtoyer un gardien de la trempe du portier saoudien Al-Deayea avant sa participation à la Coupe du monde».

«Retour salutaire en mère patrie»
«J’ai regagné la Tunisie pour des raisons familiales. J’ai reçu des promesses pour faire partie du staff technique de la sélection mais vu le contexte et les conditions de travail proposées, j’ai décliné l’offre… J’ai préféré revenir à la Chabiba sans négocier les conditions du retour pour aider mon club de cœur à progresser. J’ai, entre autres, encadré un gardien de la trempe de Ali Kalai et accompagné la progression du portier Khalfaoui. Ces deux gardiens ont beaucoup évolué ces deux dernières saisons. Actuellement, à la JSK, en présence de Frioui, Khalfaoui et Guidhaoui, nous possédons un noyau de gardiens de qualité. Cela nous permettra à terme de ne plus recruter mais de nous en remettre à la formation».

Mohamed Sahbi CHAFRA

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