Exposition « Upcycle Art » : Rien ne se perd, tout se récupère

Trente et un artistes et designers, qui puisent leurs matériaux dans les rebuts d’une société de consommation, exposent au Start-up Village. La manifestation se poursuit jusqu’au 20 juillet.

L’upcycling, également connu sous le nom de surcyclage, est une pratique artistique qui transforme des matériaux récupérés ou recyclés en œuvres d’art ou en objets de design. C’est autour de ce concept, très en vogue en Occident depuis les années 70, que Start-up Village (Immeuble Essaâdi à El Menzh 4) organise actuellement avec l’Alliance tunisienne des designers, une exposition artistique intitulée « Upcycle Art ». Trente et un participants, certains en solo d’autres en duo, proposent des œuvres originales et parfois surprenantes. Ils viennent d’horizons divers : l’architecture, le design, les arts plastiques, l’ingénierie, la ferronnerie… Les matériaux utilisés sont les rebuts d’une société de consommation, qui produit sans relâche : touches de clavier, protèges brosses à dents, bidons et bonbonnes de gaz vides, cartons, chutes de bois, fils de fer, bouts de tissus, bouchons de bouteilles en plastique…

Détournements

Ines et Sawssen, cofondatrices de la marque Ayyure, reconvertissent les déchets plastique en lunette aux couleurs vives : « Rien ne se perd, tout se transforme », semble être la devise de ces deux étudiantes en architecture. Jihene Barnat travaille avec des chutes de fil de coton qu’elle intègre à du fer de récupération pour créer du mobilier jouant sur le dur et le moelleux. Mohamed Ben Romdhane, plasticien, est passionné par les matériaux rejetés par la mer, essentiellement des planches en bois, qu’il rajoute à ses tissages. La Vénus de Milo de Riadh Ghrab est une sculpture en carton réalisée avec des emballages récupérés après usage… Il y a aussi les autres : Ahmed Keskes et Emna Baklouti, Lobna Anen, Mahmoud Amor, Amel Malloul, Hela Sarraj, Sawssen Jelzi, Sirine Trabelsi, Yassine Dino, Zouhair Bokhri…Tous puisent leur matière première dans les décharges publiques, les bords de mer, les brocantes et les puces.

 

Les artistes de l’upcycling sont généralement très habiles de leurs mains. Ils interviennent sur les objets trouvés, les décapant, les restaurant et s’amusant à les détourner de leur fonction première. Le hasard et la provocation sont pour eux les principaux ordonnateurs d’œuvres faites d’ingénieux assemblages. L’art comme une forme de protestation contre la surconsommation. L’art devient ici également un système écologique allégeant l’environnement de ses tonnes de déchets : des poubelles jaillissent des trésors.

L’exposition se poursuit jusqu’au 20 juillet.

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