Le secteur immobilier entre obstacles et mesures attractives

Editorial La Presse

Le marché de l’immobilier national connaît, depuis quelque temps, des hauts et des bas, alors que, selon les chiffres officiels, le taux de ménages propriétaires de leur propre logement se situait autour de 80%.

Selon des chiffres récents fournis par le vice-président de la Chambre des promoteurs immobiliers, qui estime que le secteur est en recul, 70% des Tunisiens ne sont plus capables d’acquérir un logement. Autrement dit, 30% seulement de nos concitoyens sont en mesure de financer l’achat de leur gîte.

Or, il se pourrait que la réalité ne soit pas aussi négative, dans la mesure où d’autres voix assurent que les promoteurs privés avancent de tels chiffres dans le seul but de mettre la pression sur les pouvoirs publics. En effet, pour aboutir à des solutions viables et surmonter les difficultés, en « offrant » des logements à la portée du plus grand nombre de foyers tunisiens, le ministère de l’Equipement propose un nouveau plan qui s’appuie sur un ensemble de solutions en vue d’une meilleure gestion des biens fonciers gelés, ainsi qu’une disponibilité de terrains pour la construction des logements.

Il faut dire que les Tunisiens font face, au cours de ces dernières années, à des obstacles de différentes sortes dont, notamment, la hausse des coûts de construction des habitations et les diverses et complexes formalités pour contracter un crédit, avec un taux d’intérêt bancaire de plus en plus élevé qui peut atteindre parfois les 12%.

Récemment encore et, probablement, plus rédhibitoire encore, figure la question de l’augmentation, à partir de 2024, de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), à la vente, allant de 13 à 19%.

Cette nouvelle mesure est considérée par les professionnels comme un frein sérieux à la promotion du secteur immobilier, allant entraîner une hausse substantielle des prix des logements en Tunisie.

Bien entendu, à cela s’ajoutent d’autres difficultés. On citera le nombre de plus en plus réduit de terrains à bâtir disponibles, le rythme de plus en plus lent de développement urbain et la réticence du privé à aménager des lotissements. En cause, la lenteur des procédures administratives et le coût élevé de l’aménagement.

C’est donc dans l’esprit d’accorder des facilités « compensatoires » que les autorités ont mis en œuvre des avantages pour permettre à certaines catégories de bénéficier, d’abord, d’un prêt pour l’achat du terrain et, ensuite, d’un crédit pour la construction du logement, avec une capacité de remboursement jusqu’à l’âge de 75 ans. C’est dire que les difficultés sont bien là. Les efforts pour les aplanir aussi.

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