Questions D’actu | Saison agricole 2023-2024 : Un optimisme mitigé face aux précipitations

 

La Tunisie, comme tout le pourtour méditerranéen, est frappée de plein fouet par la sécheresse. Elle est aujourd’hui exposée à un très grave stress hydrique. Cette situation a impacté la production agricole nationale, notamment en ce qui concerne le blé. Il faut dire que le déficit pluviométrique et les vagues de chaleur ont lourdement impacté la filière céréalière, non seulement en Tunisie, mais dans l’ensemble des régions de l’Afrique du Nord. Ainsi, les changements climatiques ne font qu’accentuer le recul de la pluviométrie.

Avec le manque de production, le pays importera une plus grande quantité de blé à l’avenir, affectant de facto la balance commerciale alimentaire, au moment où ses prix augmentent sur les marchés internationaux. Ces marchés ont été impactés par l’annonce de la Russie de la suspension de l’application de l’accord sur les céréales en mer Noire signé il y a une année. Une suspension qui a un impact sur l’alimentation dans le monde, notamment en raison de la sécheresse actuelle dans plusieurs pays. Les pays importateurs de blé, tels que l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, subiront donc de plein fouet une nouvelle crise alimentaire.

Une situation qui présage d’une sécheresse aux conséquences graves sur les ressources hydriques et la saison agricole du pays. Pour les agriculteurs, la persistance des grosses chaleurs et l’absence de pluies automnales font craindre le pire.

C’est pour cela que le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a mis les bouchées doubles pour finaliser les préparatifs de la campagne agricole 2023/2024, misant essentiellement sur  l’autosuffisance en blé dur. Des mesures exceptionnelles ont été prises visant l’assouplissement de l’accès aux crédits agricoles, la fourniture de semences sélectionnées et l’approvisionnement des céréaliculteurs en quantités suffisantes d’engrais chimiques, le tout pour faire réussir la saison agricole.

Par ailleurs, le ministère de tutelle a veillé à l’augmentation des superficies programmées pour les grandes cultures au titre de la campagne 2023-2024, qui s’élèvent actuellement, à 1.219 mille hectares, dont 7% de superficies irriguées, soit une hausse de 24,5% par rapport à l’année dernière. Sachant que les besoins en semences sélectionnées sont estimés, pour cette année,  à 420.000 quintaux, dont 332 mille de blé dur.

Face au manque de pluie, il est nécessaire de rationaliser l’irrigation tout en minimisant l’utilisation de l’eau. Ces méthodes ne sont pas une solution miracle, les défis persistant pour améliorer la résilience des cultures.

Le coup d’envoi de la saison agricole se dessine entre des gouttes de pluie porteuses d’espoir et des préoccupations bien ancrées. Malgré quelques pluies sporadiques, les attentes persistent encore, surtout dans les zones qui n’ont pas bénéficié des précipitations nécessaires pour les cultures de blé et de céréales. En attendant, les agriculteurs restent sur le qui-vive.

Quant à l’eau des barrages, une fois qu’elle atteint un certain seuil, elle est exclusivement réservée à l’approvisionnement en eau potable des villes. Notons que le secteur agricole absorbe déjà plus de 70 % des ressources en eau. 

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