Violences faites aux enfants: Hausse inquiétante des signalements

Selon les données fournies par les délégués à la protection de l’enfance, les signalements de violences faites aux enfants sont en hausse considérable dont plus de 22 mille enregistrés en 2022, contre 17 mille en 2021, soit une augmentation de 32,9 %.


Le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées a présenté mercredi dernier, lors d’une réunion présidée par M. Amel Belhadj Moussa, les dernières données statistiques sur l’activité des bureaux des délégués à la protection de l’enfance en 2022. Et le constat demeure, alors, inquiétant : 22.690 signalements, 848 enfants nés hors mariage et 259 tentatives de suicide infantile, dont 80% de filles. Et encore plus.

Répartition des violences

A ce sujet, la ministre a confirmé que l’on a enregistré une augmentation de 32,9 %, par rapport à 2021, au cours de laquelle les signalements de violences ont atteint 17 069. Elle a indiqué, à l’occasion de la clôture du mois de protection de l’enfance qui a débuté le 20 novembre dernier sous le slogan “Il grandit et n’oublie pas”, que les signalements enregistrés en 2022 sont répartis également par gouvernorats. Celui de Sfax compte 2205, suivi de Gafsa avec 2096, et les  chiffres les plus faibles ont été enregistrés respectivement à Mahdia, Jendouba et Siliana avec 405, 403 et 339 signalements. Selon le genre, un pourcentage de 47% pour les filles, avec 10.568 signalements, contre 53 % pour les garçons avec un total de 12.122, enregistrant le plus haut pourcentage de signalements (46%) dans la tranche d’âge de 6 à 12 ans. Les statistiques indiquent également que les signalements sont répartis selon la situation scolaire et éducative de l’enfant, dont 68%  poursuivent encore leurs études ou leurs formations, représentant le plus grand pourcentage parmi les enfants menacés, contre 14% déscolarisés et 18% en dessous de l’âge scolaire requis.

La famille visée et touchée

Dans le même ordre d’idées, la famille est la première source de signalement à un taux de 60%, suivie par les institutions de sécurité avec 9%, l’éducation et la santé à 8% pour chaque entité et la magistrature à un taux de 3%. Selon la ministre, le domicile est l’endroit qui représente la plus grande menace pour les enfants, constituant 59% du total des signalements, suivi de 18% provenant de la rue, 13% des établissements d’enseignement, 4% de la santé et 1% de la sécurité et du bien-être pour chaque établissement.

La ministre a également souligné que le nombre total de signalements concernant les enfants victimes de violence était de 8.135 en 2022 contre 7.100 en 2021. Les violences physiques envers les garçons représentent 29 % du total des cas, contre 20 % pour les filles. Les violences morales à l’égard des garçons et des filles sont respectivement de 17 et 16 %, tandis que 12 % des filles sont victimes de violences sexuelles contre 6 % des garçons, toujours selon les mêmes statistiques. A cela s’ajoute l’incapacité des parents ou du tuteur de l’enfant à le loger, soit 6.015 signalements relevés. Quant à la défaillance au niveau de la prise en charge, elle a atteint 5.934 signalements, alors que la maltraitance habituelle des enfants s’élève à 5.932 signalements majeurs.

Droit à la protection pour chaque enfant

Selon Mme Moussa, les délégués à la protection de l’enfance ont pris en charge 109 enfants consommant des drogues et enregistré 848 naissances hors mariage en 2022, contre 802 en 2021, ainsi que 259 signalements concernant des tentatives de suicide chez les enfants, dont 80 % étaient des filles, contre 224 tentatives en 2021. Elle a annoncé que le ministère a, déjà, lancé une étude pour comprendre les caractéristiques et les raisons des tentatives de suicide chez les enfants, afin d’étudier ce phénomène de manière scientifique et objective. Elle a confirmé que ces délégués régionaux ont traité 758 demandes de médiation en 2022, réparties entre 94 % de garçons et 6 % de filles, et dont la plupart ont porté sur le vol, les agressions physiques et les dommages matériels. Et là, la ministre a souligné son engagement à renforcer les ressources humaines au niveau des délégués à la protection de l’enfance face à l’augmentation du nombre de signalements et des situations dont ils sont chargés.  Pour ce faire, il est prévu d’organiser un concours externe pour recruter 40 nouveaux délégués adjoints à la protection de l’enfance, avec plus de 7.000 candidatures jusque-là reçues. L’examen écrit aura lieu dans la troisième semaine de février prochain. La ministre à souligné également l’importance d’appeler le numéro vert 1809 ou de contacter directement les bureaux des délégués à la protection de l’enfance, à travers toutes les régions de la République pour signaler.

D’ailleurs, la première édition du festival international des films des droits humains des enfants, qui s’est déroulée du 20 au 23 de ce mois, dans les 24 gouvernorats de la république, avait  également intégré 58 espaces d’affichage pour cette occasion.

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