Les étudiants américains soutiennent Gaza : Le mouvement étudiant pro-Gaza se répand comme une traînée de poudre partout dans les campus

 

Pas un jour ne passe sans que les étudiants de nouvelles universités ne se joignent au mouvement des campements qui se dressent partout pour exiger de leurs établissements qu’ils cessent tout lien avec l’entité sioniste et même avec toute entreprise qui soutient
le génocide à Gaza.

#Occupy4Gaza est le nouveau slogan du mouvement estudiantin de protestation contre le génocide à Gaza désormais devenu mondial. Parti le 17 avril dernier de l’Université Columbia à New York, le mouvement s’est depuis généralisé sur les campus américains et au-delà.

Depuis son lancement, le mouvement américain n’a cessé de grossir d’heure en heure pour atteindre entre autres Los Angeles, Atlanta, Austin, Boston et Chicago, avec l’implication de certaines des universités les plus prestigieuses au monde comme Harvard, Yale ou encore Princeton.

Pas un jour ne passe sans que les étudiants de nouvelles universités se joignent au mouvement consistant à ériger des campements pour exiger de leur établissement qu’il cesse tout lien avec l’entité sioniste et même avec toute entreprise qui soutient le génocide à Gaza.

Ces revendications trouvent, entre autres, leurs racines dans le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), actif depuis des dizaines d’années contre l’existence d’Israël.

Face à cela, les autorités de plusieurs universités ont fait appel à la police antiémeutes qui a effectué des centaines d’arrestations d’étudiants, ainsi que d’enseignants qui n’ont pas hésité à soutenir le mouvement.

Sur des vidéos et autres photos partagées sur les réseaux sociaux, on assiste à des scènes d’évacuations et d’arrestations musclées ainsi qu’au délogement par la force des tentes installées par les étudiants sur leurs campus.

Le mercredi 24 avril, plus d’une centaine de manifestants ont ainsi été arrêtés aux abords d’Emerson College, une université à Boston. A des milliers de kilomètres de là, des officiers à cheval ont appréhendé des étudiants à l’université du Texas, à Austin.

Sur le campus de l’université Emory d’Atlanta, dans le sud-est des Etats-Unis, des manifestants ont été délogés manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés, selon des images d’un photojournaliste de l’AFP.

L’université USC à Los Angeles, où 93 personnes ont été interpellées, pour réprimer le mouvement est allée jusqu’à annoncer l’annulation de sa principale cérémonie de diplôme cette année, officiellement en raison de «nouvelles mesures de sécurité».

Malgré cela, le mouvement continue à se propager dans le pays. Le matin du jeudi 25 avril, un nouveau campement a été installé sur le campus de l’université George-Washington dans la capitale.

Du côté du campus de l’université Ucla, à Los Angeles, plus de 200 étudiants ont installé un mini-village d’une trentaine de tentes, barricadés par des palettes et des pancartes.

A Austin, près de 2.000 ont investi le campus de l’université du Texas pour manifester leur soutien à Gaza, Ils scandaient : «Libérez la Palestine».

Dans les campus de l’Université Colombia d’où le mouvement est parti, la police de New York a arrêté 108 manifestants le 18 avril. Après la poursuite continue du mouvement, les administrateurs de l’université avaient fixé un ultimatum à 0h01 le vendredi 26 avril pour que les manifestants démantèlent leur campement et se dispersent. L’université a toutefois ajourné la date limite avant l’évacuation annoncée, pour des «négociations».

Que demandent les étudiants?

Les étudiants demandent aux universités de cesser tout contact avec les entreprises qui permettent de soutenir l’action militaire israélienne à Gaza — et dans certains cas, avec Israël lui-même. Ils affirment rester sous les tentes jusqu’à entière satisfaction de leurs revendications qui varient d’un campus à l’autre, mais se rejoignent pour exiger :

— Ne plus faire d’affaires avec les fabricants de matériels militaires qui fournissent des armes à Israël.

— Ne plus accepter de fonds israéliens en faveur de la recherche pour des projets susceptibles de profiter à l’action militaire du pays.

— Ne plus confier les fonds de dotation des universités à des gestionnaires de fonds qui profitent des entreprises ou des sous-traitants israéliens.

— Etre plus transparent sur les fonds reçus d’Israël et leur utilisation.

«Jamais j’aurais cru vivre une chose pareille, plusieurs centaines d’étudiants msuslmans, chrétiens et juifs campent ici  à l’Université «Libérée» du Michigan, comme ils l’appellent désormais. Ils dorment sur place malgré le froid. Certains d’entre eux se couvrent le visage par peur des sanctions de la direction et d’être par exemple privés de leurs bourses», témoigne sur place la journaliste et blogueuse syrienne d’origine palestinienne Dima Khatib.

Pas moins de 40 militants pro-palestiniens de cette université font face à des accusations criminelles en raison de leur activisme. Mais les étudiants affirment que cela ne les empêchera pas d’exiger l’arrêt du génocide contre Gaza. ⁣

Dans les années 1980, les manifestations étudiantes à l’Université du Michigan ont contraint l’établissement à céder tous les avoirs financiers du Board of Regents en Afrique du Sud. ⁣

Quelles sommes les universités américaines perçoivent-elles ?

Les universités les plus richement dotées diversifient au maximum leurs investissements, et il est difficile, voire impossible, de les tracer précisément.

Le ministère de l’Éducation des États-Unis exige des universités qu’elles déclarent les dons et contrats de sources étrangères, mais il y a souvent sous-déclaration, et certaines universités contournent parfois leur obligation déclarative en transférant les fonds à des fondations qui travaillent en leur nom.

Selon les chiffres du ministère de l’Éducation, une centaine d’universités américaines ont déclaré des dons ou des contrats liés à Israël pour un montant de 375 millions de dollars ces vingt dernières années. Mais ces chiffres disent peu de choses sur la provenance des fonds ou la manière dont ils sont employés.

Des étudiants du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont publié le nom de plusieurs chercheurs supposés avoir accepté des fonds de la part du ministère israélien de la Défense pour des projets qui, selon eux, aident à la navigation des drones ou à la protection anti-missiles. Au total, estiment ces étudiants, le MIT a accepté plus de 11 millions de dollars du ministère de la Défense au cours de ces dix dernières années.

Le mouvement n’est pas près de faiblir

«Déluge de liberté», «Déluge universitaire» ou encore «Printemps universitaire», nombreux sont les noms et autres qualificatifs attribués à cette vague de contestation estudiantine sans précédent, qui s’est propagée pour atteindre progressivement d’autres campus universitaires partout dans le monde à l’instar de la Sorbonne à Paris, des universités à Berlin, à Sydney, à Tokyo, au Canada et même en Tunisie, depuis le 28 avril, où s’est organisé, dans certains établissements, un mouvement de solidarité et de soutien à ces mouvements occidentaux.

Entretemps aux États-Unis, plus de 270 personnes, dont une candidate à la présidentielle, ont été arrêtées ce week-end dans les campus. Le mouvement, loin de faiblir, pourrait essaimer notamment en Jordanie où plusieurs syndicats étudiants ont appelé à suivre la mobilisation des étudiants américains à partir d’aujourd’hui, mardi 30 avril.

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