Réflexions autour des espaces frontaliers : Vers un avenir sans frontières ?

 

C’est, en fait, l’objet principal d’un colloque international, organisé les 3 et 4 de ce mois, sur un thème d’actualité «Transfrontalier, développement et entrepreneuriat Sud-Sud/Nord».

Initié par l’ONG méditerravenir, cet évènement s’est déroulé en présence de plusieurs partenaires et acteurs dans des alliances transfrontalières, qui restent timides, mais avec un gros potentiel de développement. «L’objectif étant de réfléchir aux défis et aux opportunités liés à la gestion des espaces frontaliers, promouvoir la bonne gouvernance et la coopération entre les pays frontaliers, et améliorer les conditions de vie des populations frontalières», a expliqué dans ses propos liminaires, la présidente de l’association méditerravenir, Fatima Zahra Malki Ben Soltane.

Fortement engagée depuis plusieurs années sur la question de l’intégration des espaces et des relations entre les deux rives de la Méditerranée, elle a insisté sur le fait que ces espaces frontaliers sont certes des espaces de défis, mais aussi et surtout des espaces d’opportunités. Pour elle, il est «nécessaire de renforcer les infrastructures et les services sociaux dans les espaces frontaliers et de promouvoir la paix et la sécurité dans les espaces frontaliers».

Défis et opportunités des espaces frontaliers

Face aux défis complexes et interconnectés qui caractérisent la région, le ministre plénipotentiaire, hors classe, Zied Bouzouita, a plaidé pour une approche audacieuse et collaborative afin de promouvoir la prospérité et la stabilité dans la région méditerranéenne. «Une telle démarche demande l’abandon de la notion dominatrice», a-t-il martelé. Et le ministre d’ajouter, «l’approche tunisienne repose sur une coopération neutre, équitable et mutuellement bénéfique et se démarque de tous les projets géopolitiques qui transforment les régions transfrontalières, lieu de compétition».

Dans le cadre de sa mission première de défendre les intérêts et la prospérité des entreprises, Khaled Sellami, membre du bureau exécutif de l’Utica, appelle de son côté à lever les obstacles qui entravent l’investissement et à mettre en place des mécanismes de financement adéquats pour «garantir un avenir prospère aux générations présentes et futures».

L’Afrique subsaharienne, composée de 54 Etats répartis en 5 régions, est souvent perçue comme un ensemble morcelé. Cette fragmentation territoriale entrave la cohésion et pèse lourd sur son développement. La mondialisation, subie plutôt que choisie, accentue ces disparités et met en lumière l’urgence de formaliser l’économie informelle, omniprésente sur le continent. C’est en tout cas la thèse défendue par Hichem Ben Yaiche, expert en géopolitique et spécialiste de l’Afrique.

67% de l’hydrogène vert passera par le Bénélux

L’ambassadeur de Belgique à Tunis, François Dumont, partenaire de l’événement, avait,  lors de son intervention, mis l’accent sur «l’importance particulière» que revêtent les relations entre la Belgique et le Maghreb. Evoquant l’exemple d’intégration des pays qui partagent les mêmes frontières, il a cité l’expérience du Benelux comme véritable «laboratoire» de l’Union européenne. Au passage, l’ambassadeur signale que selon les projections futures, 67% de l’hydrogène vert, dont la Tunisie sera l’un des producteurs, passera par les pays du Bénélux, qui regroupent la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Au terme du séminaire, plusieurs recommandations ont été rendues publiques par les organisateurs. Ainsi, il y a une forte demande d’adapter les lois aux besoins des entrepreneurs transfrontaliers, à travers une simplification des procédures administratives, l’harmonisation des réglementations et l’encouragement des partenariats. Par ailleurs, «les politiques décentralisées permettent une meilleure prise en compte des spécificités locales», ont conclu les intervenants.

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