Un coup de pied dans la fourmilière juridique

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Editorial La Presse

Durant plusieurs décennies, le discours politique qui prévalait pour justifier l’incapacité à promouvoir les législations revendiquées par le peuple tunisien est utilisé aujourd’hui pour mettre en doute la politique de l’Etat. Au lieu de baliser la voie aux réformes nécessaires pour extirper le mal qui ronge depuis longtemps les couches sociales vulnérables, les forces du mal ont recours au discours de la crise pour répandre une humeur maussade chez les Tunisiens avec l’espoir ténu de provoquer la colère sociale comme arme de lutte contre le pouvoir. En effet, depuis le 25 juillet 2021, les foudres d’une critique au scalpel s’abattent sur les autorités, la justice, l’Isie, le Parlement et la présidence de la République, pointés du doigt pour leur « rôle négatif et leur passivité » dans la recherche d’une issue aux multiples crises que des forces occultes n’ont eu de cesse de provoquer : pénurie de médicaments, absence de quelques produits alimentaires de base, détérioration des services publics, etc.   

Alors qu’on essaye, du côté de l’Etat, à cor et à cri de faire bouger les lignes dans tous les domaines et tous les secteurs, ces forces de rétention trouvent refuge dans ce discours de crise pour enrayer toute dynamique de changement ou d’innovation qui cherche à  faire sauter tous les verrous.

Mais là où le bât blesse, c’est quand on essaye de faire avaler des couleuvres aux Tunisiens, comme quoi le système politique est à l’origine des crises que connaît le pays. Mais les Tunisiens ne sont pas dupes et ils croient dur comme fer que c’est une manœuvre politique pour revenir en arrière.

Le comble, c’est que ces acteurs de la division, toute honte bue, affichent leur allégeance à l’étranger et savent qu’ils vont droit dans le mur, qu’ils sont en train de baliser la voie vers leur propre échec. Un échec qui sera de toute façon cuisant pour eux.

En effet, il est simple, voire facile, de se dérober à ses responsabilités et d’utiliser le discours de la crise pour diaboliser le pouvoir et tirer par là même son épingle du jeu.

Au grand dam de ces spadassins qui ne sont que des marionnettes dont les ficelles sont tirées à l’étranger, les Tunisiens rejettent en bloc  cette cacophonie et ces discussions sur des questions futiles, usantes, frustrantes et rageantes qu’ils leur font miroiter par ce discours de crise avec une allure de légalité qui constitue un premier remède contre l’arbitraire, alors que les intentions sont autres. Car seules les réalisations sur le terrain ont ce pouvoir magique de légitimer les revendications et de valider le choix des citoyens. Et ce qui se passe dans notre pays est une véritable révolution pour la mise en place d’un nouveau système législatif qui rompe avec le legs juridique hérité par la Tunisie qui est devenu obsolète, ainsi qu’avec la corruption, l’injustice et l’exclusion. L’amendement de l’article 411 du Code de commerce, la révision de l’article 96 du Code pénal, la promulgation prochaine d’un nouveau code des changes ne sont que quelques exemples qui illustrent cette marche pour la libération des citoyens, de la patrie et de l’économie. Il s’agit donc de donner un coup de pied dans la fourmilière juridique pour mettre tous les acteurs en mouvement et trouver un nouvel équilibre, et vite. Il doit être proactif, inventif et capable de faire avancer le pays dans le bon sens en dépit de ces voix dissonantes.

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