chronique du lundi : Où sont passées nos valeurs ?

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 Par Kamel Ghattas
La question s’est automatiquement imposée à la lecture d’un certain nombre de journaux dans la même journée. Jugez-en:
Un joueur, ex-titulaire en puissance dans son club, ex-sélectionné en équipe nationale, qui se présente aux entraînements accompagné de….son chien. C’est peut-être son conseiller, mais même dans son cas, un conseiller doit se montrer plus discret et se tenir en dehors de l’enceinte de travail d’un joueur professionnel payé pour exercer son métier et non pas pour promener son chien.
Ce ne sont pas seulement les clubs qui se font piéger par les entraîneurs congédiés avant la fin de leur contrat, mais aussi la Fédération tunisienne de football qui sera dans l’obligation de payer des centaines de millions à son ex-sélectionneur. Comme quoi, des bêtises, tout le monde en commet. Même ceux qui semblent à l’abri de pareilles erreurs en font.
L’Avenir de Kasserine sans entraîneur depuis un mois. Voilà comment on interprète les progrès de notre football qui vit au-dessus de ses moyens, s’asphyxie et va droit dans le mur.
Les progrès, ce ne sont pas les performances de nos meilleures équipes (deux ou trois), qui bénéficient de ressources financières appropriées, d’un encadrement respectable et d’une assise populaire solide. Les progrès justement, c’est l’état dans lequel se trouvent le reste des associations engagées, les jeunes et les infrastructures, l’arbitrage et bien d’autres critères qu’il est nécessaire de prendre en considération.
Au Stade Gafsien, c’est le président du club qui est également l’entraîneur. Cela nous ramène aux temps des pionniers alors qu’on était obligé de tout faire pour jouer au football. Pendant ce temps, des centaines et des centaines d’entraîneurs formés dans nos écoles de cadres chôment. Bien entendu, un entraîneur on est appelé à le payer et comme les ressources font défaut, on est bien obligé de s’en passer.
En grand titre, les jeunes de l’ESS nés en 2006 qui ont remporté un tournoi à Montpellier voient «les clubs européens se bousculer pour les engager».
Que feront ces clubs européens le jour où ces gamins deviendront des joueurs confirmés ? Des comportements antipédagogiques qui desservent les intérêts de ces jeunots pour lesquels nous souhaitons bonne continuation et un encadrement beaucoup plus pédagogique.
Il suffit que le Club Africain, dont les problèmes ne sont un secret pour personne, marque le pas, pour que les «idées» fusent de toutes parts pour soi-disant le sortir de l’ornière. Mais aucun de ces «conseilleurs» ne sort son carnet de chèques, alors que le problème est financier et est consécutif à des dettes accumulées à la suite de la gestion calamiteuse qui a émaillé le passage de Slim Riahi. Une occasion de voir, encore une fois, des présidents voler dans les plumes d’un des leurs, alors que tel que nous l’avions déjà souligné dans ces mêmes colonnes, le club a besoin d’argent et non pas de conseils.
Voila un concentré de nouvelles qui ont émaillé une semaine sportive et qui ont mis en évidence la perte d’un certain nombre de nos valeurs sportives.
Personne n’en parle et cela confirme malheureusement que «seuls les vainqueurs écrivent l’Histoire».
Sans commentaires n’est-ce pas ?

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