Après l’éclatant succès de l’espérance devant le raja (0-2) en ligue des champions : Le match de tous les messages


Il aura suffi de procéder à quelques retouches au niveau de la formation pour que l’Espérance affiche son vrai visage. Celui du grand champion. Le Raja en a payé les frais et Mouîne Chaâbani sait désormais ce qu’il est tenu de faire à l’avenir.


Après son faux pas d’il y a une semaine en Coupe arabe devant l’OC Safi, la réaction de l’Espérance ne s’est pas fait attendre même si son interlocuteur n’était autre qu’un gros calibre, en l’occurrence l’illustre Raja Casablanca qui l’attendait de pied ferme dans son antre pour le compte de la première journée de la phase des poules de la Ligue des champions.
Aucunement intimidée par la stature du hôte rajaoui qui était sur un nuage après son tonitruant succès face à son rival local le WAC dans la même joute arabe, l’Espérance a magistralement illustré un spectaculaire «blitz krieg» qui a mi K.-O. le Raja en l’espace des quatorze premières minutes de ce choc totalement indécis avant son coup d’envoi. Ce fut par le moyen de deux buts d’anthologie qui ont mis en évidence la puissance, la détermination et l’art du colossal champion d’Afrique en titre. Pourtant, la magnifique remontée réalisée par le Raja il y a huit jours devant le WAC (4-4) laissait croire en une mission des plus ardues attendant l’Espérance sur l’arène du beau stade Mohamed V de Casa, pris d’assaut par soixante mille spectateurs.

La formation idéale de l’EST
Grâce à Anice Badri (7’) et Ibrahim Ouattara (14’), l’Espérance a su venir à bout rapidement de son adversaire qui n’y a vu que du feu. Groggy par ces deux coups de massue démolisseurs, les «Rajaouis» ne se sont plus ressaisis jusqu’à la fin de la rencontre même s’ils ont eu quelques occasions qui manquaient parfois de fignolage ou qui s’étaient heurtées aux efficaces interventions d’un grand Moez Ben Chrifia et de son hermétique ligne défensive.
Le message consistant à dire que la déconvenue face à l’OC Safi n’était qu’un accident de parcours était très fort. A tel point que tous les spécialistes ne parlent plus que d’une nette suprématie confirmée de l’équipe de Bab Souika qui prouve encore une fois que ses titres sont amplement mérités et que sa notoriété n’est nullement surfaite. Dans ce bras de fer historique dont l’issue va certainement baliser la route dans la phase des poules, c’est surtout la manière affichée par l’Espérance qui a épaté tout le monde. Le jeu varié, rapide et bien articulé pratiqué par les «Sang et Or» à Casa était un «remake» de leur prouesse contre le CSS à Sfax, il y a quelques semaines. Toutefois on regrette énormément les bévues de Mouîne Chaâbani sur le choix des hommes contre l’OC Safi qui sont franchement à l’origine de l’entrave de la marche de son équipe ayant coûté un important titre qui n’avait aucune raison de lui glisser bêtement entre les mains. La preuve c’est que le remaniement judicieux apporté à la formation espérantiste devant le Raja a replacé la troupe de Chaâbani sur orbite et lui a permis de recouvrer tous ses repères d’excellence. Mohamed Ali Yaâkoubi et Abelkader Badrane, comme paire axiale, étaient juste les hommes qu’il fallait pour le compartiment défensif. Et la récupération de Fusseini Coulibaly au niveau de l’entrejeu aux côtés de Bonsu Kwamé était nécessaire depuis l’avant-dernier match. Coulibaly nous a rappelé son rayonnement habituel et son apport considérable tant en couverture qu’au niveau du soutien à l’attaque.

Ouattara, l’homme du match
Venons au grand match de l’autre Ivoirien Ibrahim Ouattara qui était, avant-hier, un vrai poison pour la défense marocaine. Ce remiseur de métier marque des buts, sert des caviars, soutient la défense, sait parfaitement manipuler un ballon et surtout supporter inébranlablement la charge. Bref c’est le genre de joueur dont aucun entraîneur n’a le droit de se passer. Ainsi, l’Espérance a brillé de mille feux face à un Raja qui a mal géré son euphorie du derby local et qui, en plus, a intérêt à améliorer sa défense qui vient d’encaisser six buts en deux matches. C’est handicapant pour une grande équipe qui veut jouer les premiers rôles sur le plan africain et arabe.

Amor BACCAR

Laisser un commentaire