Périple en Indonésie : L’unité dans la diversité


A Bali, tout tient à la religion ! Et c’est cette richesse culturelle qui fait l’unité des Balinais, en toute bonne entente avec le reste des musulmans d’Indonésie. Un pays qui compte une pléthore d’ethnies ayant chacune sa propre langue. Le bahasa est la langue officielle d’Indonésie enseignée à l’école. Il les réunit, en signe d’amour et d’appartenance à la mère patrie. Dans ce beau pays, seule la citoyenneté compte.


A Bali, en Indonésie, le périple se poursuit. Cette île, aux mille et un temples à majorité hindoue, tient toujours bon face aux aléas d’un climat tropical à saison unique. Ici, il fait chaud toute l’année, avec un retour timide de faibles pluies localement éparses. Pourtant, difficile de ne pas succomber au charme de cette ville indonésienne dont l’histoire relate bel et bien une diversité culturelle millénaire. Une culture incarnant civilisation du sacre et des symboles, de quoi inspirer le culte de dévotion et de soumission. Un legs matériel et immatériel bien scellé qui tire sa signification des représentations religieuses, jusque-là gravées dans l’imaginaire social des Balinais. Leurs us et coutumes se transmettent de père en fils et de génération en génération.

Chaque temple à Bali garde ses secrets à lui. Hindouisme, christianisme ou Bouddhisme, on n’en sait pas grand-chose. Mais l’histoire indonésienne en dit bien long. Depuis des années, le pays n’a pas lésiné sur les moyens pour en faire un produit touristique prisé. Une dizaine de temples publics des plus connus à Bali n’ont cessé de drainer des foules de visiteurs. D’autres, privés, sont, d’ailleurs, logés au sein des foyers qui y trouvent refuge. De sacro-saintes statues-colonnes à l’effigie des rois-dieux dont la vénération oblige qu’on leur consacre une offrande tous les jours : une recette composée essentiellement de riz, d’encens et de la fleur de frangipanier (un arbrisseau exotique) au parfum enivrant, largement appréciée et utilisée en l’honneur du dieu Shiva. Son temple domine les lieux et les mentalités.

Son esprit hante les foyers et les individus. Un rituel auquel les Balinais sont très dévoués. A Bali, les temples fêtent aussi leur anniversaire en liesse populaire, un jour solennellement festif annuellement célébré en grande pompe. Par coïncidence, on y a assisté, la foule étant considérablement enthousiaste. La célébration de Shiva se déroule en mode prière.

Les gardiens des temples
Comme tout chrétien ou musulman, les Balinais hindous prient quotidiennement leur propre dieu, l’adorent et lui font confiance pour qu’il les protège et leur confère bonheur et prospérité. Ainsi va la vie des Balinais. Mais, l’hindouisme pour les Balinais, est une philosophie plutôt qu’une religion. Une superstition déguisée en pratique spirituelle ancestrale jamais oubliée ou banalisée. Son ancrage culturel cristallise les esprits et les comportements. Aux temples, l’on évoque les âmes des morts que la tradition commande d’incinérer.

Rio, jeune Balinais, y voit une manière de rendre à la nature ce qui est à la nature. Dès lors, les morts hindous n’ont pas de tombes, ils sont devenus des symboles purs et simples. Soit, une représentation figurative pour que leurs familles puissent garder en mémoire. L’hindouisme incarne aussi l’obéissance à un cadre social normatif ayant un penchant pour le bien.

A contrario, on craint la malédiction du Karma, « un dogme central de l’hindouisme, du bouddhisme, selon lequel la destinée d’un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures », croient les Balinais. Pour eux, le mal est considéré un péché originel. Des croyances qui expliquent, en quelque sorte, la baisse de la criminalité. Chose que confirme Rio, notre jeune guide qui nous a accompagnés cinq jours durant à Bali.

«Bahasa», un trait d’union!
La culture balinaise nourrit pas mal d’histoires et de récits mythiques. Garuda Wisnu Kencana, sous son acronyme GWK, en est un des plus connus à Ungasan, une région balinaise à fort potentiel forestier. A vrai dire, GWK est une statue géante de 75 mètres de haut, construite en 2018, surplombant Java, l’île la plus peuplée d’Indonésie. Garuda, un oiseau légendaire qui a servi de monture au dieu hindou Vishnu. Un parc culturel qui porte son nom demeure, aujourd’hui, une destination très prisée.

Certes, sa valeur ajoutée touristique se chiffre en nombre de nuitées passées et de flux de visiteurs venant de tous horizons. L’Etat indonésien a beaucoup investi dans ce tourisme culturel. Et ce n’est pas tout ! Le temple d’Uluwatu (pura luhu) est situé à Pecatu, à l’extrême sud de Bali. Il a été érigé au XIe siècle, sur des falaises montagneuses donnant sur le lac Beratan. Le tout formant un paysage verdoyant saisissant habité par une colonie de singes dits voleurs. « Hati, hati », ainsi se dit en indonésien, en signe de précaution : «Prenez soin de vous-mêmes, ne regardez pas dans les yeux des singes, ne laissez rien à leur portée…», nous prévient Rio, à l’entrée du site. Ici, on a pu assister à un ballet inspiré du culte hindou.

A Bali, tout tient à la religion ! Et c’est cette richesse culturelle qui fait l’unité des Balinais, en toute bonne entente avec le reste des les musulmans d’Indonésie. Un pays qui compte une pléthore d’ethnies ayant chacune sa propre langue. Le bahasa est la langue officielle d’Indonésie qu’on apprend à l’école. Il les unit, en signe d’amour et d’appartenance à la mère patrie. Dans ce beau pays, seule la citoyenneté compte.

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