Mobilisation citoyenne anticoronavirus : L’heure de la solidarité a sonné

Maintenant que la mobilisation semble avoir atteint ses objectifs même si certains comportements irresponsables sont à déplorer, place aujourd’hui à la solidarité effective dans le but de contenir au maximum les retombées financières négatives dont souffriront plusieurs catégories de travailleurs obligés d’arrêter leur activité ou de voir leur entreprise les mettre au chômage technique.
La solidarité citoyenne commence à se manifester. On attend qu’elle soit accompagnée d’une législation à même de l’institutionnaliser

On ne se lassera jamais d’insister quotidiennement sur la nécessité impérieuse de respecter à la lettre les consignes officielles relatives à la prévention contre la propagation de la pandémie de coronavirus et sur l’urgence d’adopter un comportement s’adaptant aux exigences du moment, un comportement que le citoyen choisira, de lui-même, en étant convaincu profondément qu’il fait acte de citoyen conscient de l’importance du rôle qu’il a à jouer afin que la stratégie nationale de lutte anticoronavirus aboutisse aux objectifs qui lui sont assignés.

Et si le gouvernement a montré jusqu’ici, à travers la mobilisation de l’ensemble de ses structures et compétences sanitaires qu’il a choisi la meilleure approche pour contenir la pandémie et la placer sous surveillance, tout en faisant du citoyen  un acteur incontournable dans la réussite de cette même stratégie, l’heure a sonné pour que d’autres autorités participent à l’effort national de lutte anti-pandémie et prennent les initiatives les plus courageuses et les plus intelligentes afin que cette veille citoyenne et cette mobilistion de terrain soient vécues comme une responsabilité collective assumée effectivement dans le vécu de tous les jours par tous les acteurs du paysage politique et civil national, loin des faux conflits de compétence, des agendas partisans ou des calculs et ambitions politiques personnelles démesurées.

Mardi soir, le Président de la République Kaïs Saïed a mis les points sur les i dans une allocution télévisée où il a souligné clairement que l’heure n’est pas aux dissensions ou aux conflits d’approches, de solutions, voire de compétences ou d’attributions pour résoudre la crise, mais plutôt à une solidarité effective impliquant toutes les composantes de la Tunisie plurielle appelées à oublier leurs querelles et leurs divisions et à s’investir ensemble dans un élan salvateur de solidarité et d’entraide dignes des périodes de crises graves qui menacent sérieusement la pérennité de ces mêmes sociétés à l’instar des attitudes à épouser lors des guerres.

Et le Chef de l’Etat d’appeler à ce que la société tunisienne, à travers toutes ses composantes, adhère au plan national de lutte anticoronavirus en respectant, d’abord, les consignes sanitaires mai aussi et surtout en faisant front uni contre les retombées économiques et sociales de la pandémie, dans le sens d’assurer l’assistance financière requise à ceux qui en ont besoin — et elles sont nombreuses — les catégories des Tunisiens qui sont dans la situation de bénéficier de la solidarité de leurs concitoyens.

Et cette solidarité a déjà commencé à se manifester sur le terrain, à travers l’annonce par certaines associations professionnelles qu’elles consentiront des dons conséquents au profit du secteur sanitaire (12 millions de dinars promis par l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers), la promesse par l’Ugtt d’un jour de travail que les salariés sont prêts à accorder aux caisses de l’Etat), en attendant que le gouvernement annonce les mesures qu’il envisage de mettre à exécution en vue d’indemniser les salariés sinistrés et les entreprises qui commencent déjà à souffrir des conséquences de la propagation même contenue de la pandémie.

D’ailleurs, le Chef de l’Etat n’a pas hésité à inciter le Parlement à discuter et à adopter, dans les plus brefs délais, les législations à même de faire face à ces retombées comme par exemple le rééchelonnement des crédits  bancaires de ceux obligés d’annuler leurs activités économiques ou d’accorder des compensations financières à ceux que le couvre-feu, oblige à fermer leurs entreprises et à libérer leurs salariés comme les restaurants, à titre d’exemple.

Il reste que le gouvernement prenne aussi, de son côté, certaines mesures de nature à rassurer les Tunisiens et à conforter la mobilisation sanitaire qui a porté jusqu’ici ses fruits, comme la décision de geler les prix des produits alimentaires de base pour une période déterminée (jusqu’à fin  ramadan prochain par exemple) ou le report de paiement des factures de la Steg et de la Sonede jusqu’à une date ultérieure.

On attend que le gouvernement annonce dans les prochains jours certaines mesures qui iront de pair avec l’esprit général ayant prédominé l’allocution présidentielle.

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