Deux enfants ont succombé à leurs blessures et leur mère a été gravement touchée suite à l’explosion d’une mine dans la zone militaire tampon du mont Salloum (gouvernorat de Kasserine). La sinistre information a certes suscité quelques émois et défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, mais elle est passée sous silence dans la plupart des médias. Certes, l’actualité politique navrante a focalisé le halo des projecteurs et a accaparé les prime times. Pourtant, il s’agit d’un drame, encore un, qui touche nos enfants.
Ces anges subissent sans grand intérêt les dommages collatéraux des tiraillements politiques et des querelles sans fin qui mettent les hommes politiques dans un face-à-face qui n’est nullement au service de la patrie et de ses enfants. L’année 2020 n’a-t-elle pas eu son lot de décès dramatique de beaucoup d’enfants tunisiens dans des circonstances aussi douloureuses les unes que les autres. Emportés par les flots d’un oued en furie, ou noyés dans des égouts sans couvercles ou encore tués dans des crimes d’infanticides ou écrasés par des chauffards devant les écoles. Oui. Nos enfants sont sujets à d’innombrables agressions dont les crimes terroristes ne reflètent qu’une partie horrible. Pourtant, ces deux enfants ne sont pas conscients du danger qu’ils courent en suivant leur maman qui est entrée dans une zone tampon militaire en quête d’un gagne-pain à la sueur de son front. Des enfants qui auraient dû être chez eux ou dans une garderie.
Mais ce n’est pas le cas dans ces régions oubliées où les citoyens sont laissés pour compte. C’est encore la misère et le manque criant d’assistance aux plus démunis qui exposent les personnes vulnérables aux pires exactions et supplices.
Ces deux gosses méritaient une vie plus décente et une attention plus particulière, car ils sont les enfants de cette patrie. Il n’est pas acceptable que ceux qui se sacrifient pour nous préserver des terroristes soient des martyrs issus des familles pauvres. Il n’est pas tolérable que ces enfants soient aussi simplement victimes des mines posées par les terroristes. Les anges n’ont plus de place dans ce pays. Car il est devenu irrespirable pour eux. Ne venez pas clamer à longueur de journée les droits des enfants, car le droit à la vie ne leur est même pas permis. Il ne restera sur cette terre que les âmes diaboliques ou les prédateurs qui étanchent leur soif par le sang des enfants. Dormez en paix, vous serez plus en sécurité auprès des anges célestes qui sauront veiller sur vous et prendre soin de vous. Ce que vous avez cherché sur terre n’existe qu’au Paradis.
