Deux semaines après le démarrage de la rentrée scolaire: Encore des défaillances

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Même si l’essentiel a été sauvé avec une rentrée scolaire dans la plupart des établissements de la République, hormis dans des régions reculées comme à Dhehiba (Sud) où l’école est désertée, il y a beaucoup d’actions et d’opérations à entreprendre pour assurer un déroulement normal de la saison scolaire 2021-2022.


La scolarité coûte de plus en plus cher, la qualité de l’enseignement se dégrade à vive allure aussi et, pour couronner le tout, l’infrastructure des édifices publics se détériore sans que personne ne daigne bouger le petit doigt. Il y a longtemps que les perspectives de l’enseignement national sont devenues obscures et une affaire de gros sous. La privatisation à outrance de nombreuses écoles, collèges et lycées n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan qui décrit l’effondrement de tout un système. Un tas de problèmes s’ajoutent sans qu’on ne sache où s’arrêteront-ils…

Des classes de quarante élèves et plus

Une surpopulation déraisonnable dans les salles de classe puisqu’on parle parfois de plus de quarante élèves par salle dans certains établissements scolaires. Un manque de cadres pédagogiques est également relevé depuis le début de la rentrée scolaire par les observateurs attitrés malgré le renfort de suppléants. Un flot d’images circulent ces dernières semaines et des informations peu rassurantes révèlent la forte dégradation de l’infrastructure scolaire et des établissements. Malgré la bonne volonté du ministère de l’Education nationale pour une nouvelle année scolaire pleine et réussie, on ne compte plus les mauvaises surprises et les défauts de fonctionnement ça et là. Sit-in, grabuges, surcharge des classes, cours particuliers qui repartent en flèche…

Derniers faits notables en date, l’effondrement d’une partie du plafond il y a une semaine dans une école au Kram ayant évité le pire, même si des élèves sont grièvement blessés. Une enceinte scolaire a suscité toutes les moqueries pas plus tard que lundi dernier sous le titre : «une école fin prête pour la rentrée» où l’on voit un mur scindé en deux au beau milieu et une peinture défraîchie…Un abandon qui donne un aspect inesthétique et hideux à nos écoles. Les images qui ont circulé, où l’on voit des écoliers assis sur leurs propres cartables, faute de chaises ou sur le rebord en béton du bureau de l’instituteur, montrent un laisser-aller total à tous les niveaux. Il est à noter que la plupart des écoles primaires ont enregistré une surpopulation, ce que les autorités syndicales et administratives de tutelle ont décrit comme un phénomène qui arrive pour la première fois depuis des années. Il semble ne pas avoir été étudié par l’autorité de contrôle, car de nombreux départements se plaignent de la surpopulation et ce nombre atteint les 45 élèves par classe, surtout dans les premières années du primaire.

C’est que la rentrée scolaire a révélé de nombreuses lacunes et problèmes, notamment le manque de cadres pédagogiques et la surpopulation au sein des départements. En plus du manque de transport scolaire et de l’absence d’eau potable, ainsi que le manque de préparation de certains établissements scolaires au niveau des aspects logistiques et du manque d’équipements qui ont conduit les délégués régionaux à l’éducation à s’orienter vers la location de salles de classe dans les situations les plus loufoques pour enseigner à proximité des écoles ou recourir à des salles préconstruites malgré les perturbations des travaux de construction. Un manque important de cadres d’enseignement aux niveaux primaire, préparatoire et secondaire a également été constaté au cours de la rentrée scolaire. Ce problème tend à devenir l’une des lacunes les plus importantes non seulement dans les secteurs de l’enseignement secondaire et préparatoire, mais aussi dans le secteur de l’enseignement primaire en raison de la pénurie d’enseignants et de l’orientation du ministère de l’Éducation vers l’enseignement sous la forme de recours aux suppléants. Une situation intenable qui n’est pas isolée puisque d’autres problèmes d’ordre logistique et institutionnel s’y ajoutent.

Absence de transport et d’eau potable

Un autre dilemme qui accompagne le retour des écoles chaque année est le manque d’eau potable dans les écoles de certains villages et zones rurales. Bien que les chiffres du ministère de l’Education indiquent que seulement 260 établissements d’enseignement environ manquent d’eau potable, ils seront approvisionnés avant janvier 2022, mais la réalité est tout à fait à l’opposé, étant donné que ce problème n’a pas été résolu de la manière requise, et actuellement des réservoirs sont alloués pour alimenter les écoles primaires en eau potable. La situation est que de nombreuses zones n’ont pas d’eau en raison des problèmes qui surviennent dans les associations d’eau : c’est un phénomène répandu dans les régions du Nord-Ouest et du Centre-Ouest.

Le décor chaotique qui règne dans le milieu scolaire, fait de protestations à tort ou à raison en tout genre des enseignants à El Mourouj et des parents d’élèves aux Jardins de Carthage, prouve l’étendue du désastre. Des sit-in ont été enregistrés ces dernières semaines pour dénoncer les abus d’un directeur d’établissement qui autoriserait le déroulement de cours de rattrapage au sein même des établissements scolaires envers et contre tous. D’autres veulent faire le forcing pour intégrer leurs enfants dans des institutions scolaires de grande renommée au motif de la fraternité. Avoir un frère ou une sœur dans un établissement scolaire devrait favoriser ou prioriser un accès au détriment d’un autre… Ce qui n’est pas toujours vérifiable intra-muros.

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