L’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) a, maintes fois, dénoncé ces coupures répétitives inattendues. En 2016, plus de 400 plaintes ont été portées contre la Sonede. Son PDG fut, lui aussi, appelé à assumer sa part de responsabilité à cet égard.

Sur toute l’année, on n’en finit pas avec des coupures d’eau à répétition, sans préavis, et parfois injustifiées. Un vrai fait d’été et d’hiver ! Beaucoup de régions font toujours face à un sérieux problème de soif, d’autant que la Tunisie est déclarée pays menacé d’un stress hydrique vu que la demande dépasse de loin nos ressources en eau disponibles. Certes, cela donne à réfléchir, mais pas à convaincre. C’est une question de sécurité nationale, dans la mesure où l’accès à l’eau potable est un droit inaliénable. Quoi qu’il en soit, personne ne peut en être privé. Tels que l’air et la nourriture !

Déficit de communication

Pourtant, la Sonede n’en fait qu’à sa tête. Les perturbations dans la distribution de l’eau n’ont jamais été de simples cas isolés. Et puis, les mêmes causes produisent les mêmes effets. S’y ajoute un déficit de communication flagrant. Ceci étant, il n’est pas étonnant de voir éclater, à chaque fois, des mouvements de protestation. Partout dans les quatre coins du pays, l’eau de robinet ne coule pas à flots. Une crise de gestion ou une pénurie ? Et combien de fois, à chaque fois qu’il y a eu des interruptions soudaines d’eau, la Sonede n’agit pas à temps? Aucune explication de sa part. Pareil comportement, on ne l’a vu nulle part ! Et dans le meilleur des cas, la société fait part de certaines pannes survenues sur ses réseaux, dues essentiellement à des interventions d’entretien ou de réparation.

Et rarement qu’elle procède à des chantiers de rénovation qui, eux aussi, ne manquent pas de causer autant de coupures et de perturbations au niveau de la distribution d’eau.

Ce château d’eau de la Tunisie !

Bien que ce problème hydrique soit bien réel, de telles coupures assez fréquentes ne sont pas convaincantes. Et encore moins acceptables. Car, préserver ses réserves en eau, c’est bien les gérer de la façon la plus judicieuse. La guerre de l’eau, c’est demain ! Elle ne sera gagnée qu’avec justesse. Une politique de gestion des ressources savamment dosée. Dans un passé pas si lointain, l’on se vantait d’avoir réussi à mobiliser un potentiel hydrique considérable. Dans un pays, où son nord-ouest regorge de barrages et d’ouvrages hydriques, la pénurie d’eau n’est en fait que le corolaire d’une certaine fausse note. Pourquoi n’a-t-on pas, autrefois, entendu parler des coupures d’eau récurrentes ? Même à Zaghouan, ville au fameux temple historique des eaux, la crise y était aussi gravement ressentie. Béja, Jendouba, Le Kef et Siliana, régions-socle du château d’eau de la Tunisie, ont, elles aussi, soif. Certains foyers ne sont même pas raccordés au réseau de la Sonede. Et des milliers d’habitants vivent au-dessous du seuil de la pauvreté hydrique.

L’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) a, maintes fois, dénoncé ces coupures répétitives inattendues. En 2016, plus de 400 plaintes furent, alors, portées contre de la Sonede. Son PDG fut, lui aussi, appelé à assumer sa part de responsabilité à cet égard. L’OTE n’a cessé de demander à ce qu’il soit auditionné par l’ARP. Et le ministre de l’Agriculture aussi, en tant que chef de tutelle. Mais, depuis, rien n’a changé. Les interruptions d’eau continuent à gêner.

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