Production du sucre: du travail à faire pour rattraper le retard

Le raffinage du sucre se fait dans les unités de production tunisiennes réparties à travers un certain nombre de régions. Vu le manque des matières premières, ces unités travaillent en veilleuse.


La production de la betterave à sucre en Tunisie n’est pas suffisante pour satisfaire les besoins de consommation au niveau national. De ce fait, notre pays est obligé d’importer régulièrement du  sucre du marché mondial en subissant les fluctuations des prix qui sont souvent revus à la hausse. D’ailleurs, au niveau des prix de vente au détail, les prix ont connu une hausse, ce qui a mis plus d’un consommateur dans le désarroi. Les Tunisiens consomment annuellement beaucoup de sucre ajouté dans le café et les pâtisseries de différentes sortes. Malgré les campagnes de sensibilisation lancées pour réduire la consommation du sucre — source de plusieurs maladies comme le diabète et l’obésité —, les Tunisiens consomment, dès leur jeune âge, le  sucre sous différentes formes.

Depuis des années déjà, le déficit de la production de la betterave à sucre est structurel. Plusieurs agriculteurs ne veulent pas la planter vu le manque de rentabilité et la chute des prix, qui ne couvrent pas le coût de production. Ainsi, l’agriculteur s’oriente vers d’autres cultures plus rentables et qui sont plus prisées par les consommateurs comme les pommes de terre, les tomates, les oignons et les piments. De nos jours, le betterave à sucre est considérée comme un produit noble nécessitant beaucoup d’eau et de soin tout au long de la période de production, et ce, pour avoir un produit de qualité et exploitable.

Les unités de production en  veilleuse

Le raffinage du sucre se fait dans les unités de production tunisiennes réparties à travers un certain nombre de régions. Vu le manque de matières premières, ces unités travaillent en veilleuse, n’exploitant pas la totalité de leur capacité. Le sucre est vendu en vrac, en morceaux ou dans des bûchettes. C’est au consommateur de choisir la forme qui lui sied en fonction de ses besoins et de son budget. Les unités de production font travailler une main-d’œuvre spécialisée pour effectuer les différentes tâches de raffinement et de mise en paquet du sucre. Les marques tunisiennes ont acquis, au fil des ans,  une bonne réputation, et sont exportables vers les pays voisins. Le marché local est réservé, quant à lui, exclusivement, à la production nationale et au sucre raffiné au niveau de nos unités.

La Tunisie reste, cependant, dépendante, et pour plusieurs années encore, du marché extérieur en matière de sucre tant qu’une stratégie nationale n’est pas mise en place dans ce sens, ne serait-ce que pour réduire les importations et donc économiser les devises. L’idéal serait d’encourager l’agriculteur tunisien afin qu’il améliore le rendement de la production du betterave à sucre dans plusieurs régions du pays. L’objectif étant de hisser le niveau de la production à des paliers supérieurs pour réduire les importations du sucre. A cet effet, l’agriculteur doit bénéficier des encouragements matériels et moraux nécessaires pour l’inciter à produire plus, à introduire le machinisme agricole et à recruter de la main-d’œuvre qualifiée.

Des objectifs quantitatifs et qualitatifs devraient être fixés à moyen et long terme en prévoyant les investissements requis. Le secteur peut avoir de bonnes perspectives surtout si l’on pense à l’exportation vers les pays voisins et les pays africains. C’est une source  de devises inépuisables qui peut profiter au pays. La mise en place de ladite stratégie doit se faire dès maintenant en impliquant toutes les parties prenantes, à savoir l’administration, les structures d’appui, les organisations professionnelles et les agriculteurs pour relever ce défi et faire de la Tunisie l’un des grands pays producteurs du betterave à sucre pour satisfaire ses besoins intérieurs et ceux du marché extérieur.

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