Quand la culture réinvestit la cité

Avec la clôture aujourd’hui, samedi 6 novembre, des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) et les derniers préparatifs en prévision de la Foire internationale du livre dont la 36e édition se tiendra du 11 au 21 novembre, sans omettre de signaler la réouverture des espaces culturels dans les régions où les férus de théâtre, de littérature, d’arts plastiques et de cinéma ont renoué avec les débats de fin de semaine, les projections ouvertes aux étudiants e aux élèves parfois dans les lycées ou collèges d’enseignement secondaire en l’absence de salles de cinéma et, enfin, la reprise des clubs d’animation culturelle multidimensionnelle dirigés par ces volontaires amoureux du verbe et du livre, est-on en mesure d’affirmer que la culture, longtemps reléguée aux oubliettes le plus souvent par méconnaissance ou ignorance qualifiée de son rôle stratégique dans l’aboutissement de l’expérience démocratique, est en train de retrouver, progressivement, ses titres de noblesse et de s’imposer comme une activité fondamentale à valeur égale, voire supérieure, à certains égards, aux autres préoccupations qui accaparent l’attention et le temps des Tunisiens? 

Certes, les Tunisiens commencent lentement à se retremper, de nouveau, dans les ambiances culturelles où ils avaient l’opportunité d’exercer leurs talents, de faire montre de leur créativité et de leur esprit d’imagination et d’apporter leur contribution spécifique au mouvement mondial du développement des idées, de la production de l’histoire et de l’adaptation à la modernité et au progrès.

Et quand on observe, tout au long de la semaine, ces files interminables de jeunes et de moins jeunes qui attendent des heures et des heures pour pouvoir accéder aux rares salles de cinéma dans la capitale afin de découvrir ce qu’un film malien ou guinéen leur propose, on ne peut que se féliciter et pousser un ouf de soulagement tout simplement parce que la morosité politique et les discordes idéologiques qui nous étouffent depuis plus de dix ans n’ont pas réussi, heureusement, à tuer chez nous, plus particulièrement auprès de notre jeunesse, l’espoir de vivre des moments, dans les salles obscures, d’espérance en postulant à un avenir meilleur.

Idem pour la dynamique qui s’est imposée dans certaines régions du pays qui retrouvent, à un rythme de plus en plus soutenu, les soirées-animations et les débats du week-end, et aussi pour les festivités et les conférences qui jalonneront les dix journées durant lesquelles les Tunisiens se réconcilieront avec la lecture et les livres.

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