Rencontre-hommage à l’homme de lettres et professeur universitaire Taoufik Baccar : Retour sur un parcours totalement dédié aux lettres

Lors d’une réception donnée en son honneur en 2014 à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Taoufik Baccar avait insisté, lors de son dernier cours, sur la nécessité de s’occuper de la langue arabe, de la hisser au niveau d’une langue créatrice de sciences et de connaissances. En guise de testament, il avait déclaré : « Prenez soin de la langue arabe et veillez sur elle… ».

Le Rio a organisé, le 21 avril à 21h00 (hier), à l’occasion du 5e anniversaire du départ du critique littéraire et homme de lettres Taoufik Baccar, une rencontre-hommage.

Né le 31 décembre 1927 à Tunis et décédé le 24 avril 2017, Taoufik Baccar fut l’un des fondateurs de l’Université tunisienne (1960) et un de ses principaux piliers grâce à son immense savoir, à la profondeur de ses connaissances, ainsi qu’à la constance de son apport. Il a dirigé la collection «Ouyoun Al Moasara» chez Sud Editions et a contribué à la traduction en français du livre «La genèse de l’oubli» de Mahmoud Messaâdi.

Tout au long de sa carrière, il a participé au rayonnement de la critique littéraire en Tunisie en se consacrant à la critique du roman tunisien d’une manière générale, et en se penchant sur l’œuvre de Messaâdi, en particulier. Il a été imprégné par l’œuvre du sémiologue et critique littéraire français, Roland Barthes, fondateur de la méthodologie linguistique pour analyser les écrits littéraires (étude des aspects politiques et sociaux). Baccar a également assuré le suivi de thèses de doctorat sur les littératures arabes et mondiales. Taoufik Baccar a participé à l’éclosion de la critique littéraire en Tunisie, et fait connaître davantage l’œuvre tunisienne, entre autres, les écrits de Mahmoud Messaâdi et notamment « Ainsi parlait Abou-Hourayra » ou « Le barrage » qu’il a commentés dans un style critique remarquable.

Il s’est également intéressé aux littératures arabes, en étudiant, entre autres, les œuvres du Palestinien Emile Habibi, de l’Irakien Foued Takerli, ou encore du conteur libyen Ibrahim Kouni.

Taoufik Baccar, c’est aussi l’enfant de l’Ecole nationale tunisienne qui faisait partie du mouvement opposé à la colonisation française et au sein duquel se sont regroupés tous les courants littéraires tunisiens désireux de créer le projet national.

Le début de son rayonnement sur la scène culturelle s’était manifesté, pendant les années 50, considérées comme une période d’ouverture sur tous les courants politiques et culturels et qui s’inspiraient des principes de la IIIe République française, prônés par le philosophe français Voltaire, qui considérait la liberté comme une « valeur centrale universelle ».

Parmi ses œuvres ayant trait à l’analyse et à la critique littéraire, on cite « Les introductions », « Poésies » (en deux volumes) et « Contes arabes ».

Lors d’une réception donnée en son honneur en 2014 à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Taoufik Baccar avait insisté, lors de son dernier cours, sur la nécessité de s’occuper de la langue arabe, de la hisser au niveau d’une langue créatrice de sciences et de connaissances. En guise de testament il avait déclaré : «Prenez soin de la langue arabe et veillez sur elle… ».

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