Migration irrégulière : Que propose la Tunisie ?

Les témoignages de bonne volonté, liés à la migration irrégulière, ne suffisent plus. Les positions distantes encore davantage. Pour autant, la Tunisie ne se démonte pas. Surtout quand il s’agit de faire face aux arrangements douteux, ou encore aux manquements de tous genres, fruits de faiblesses terriblement humaines et des écarts qui ne font que défaire l’histoire et l’avenir des peuples.

Lorsqu’il y a un changement d’approche et de stratégies politiques, il est toujours important de rompre avec le système et les modalités qui n’ont jamais fait leur preuve. Il ne s’agit pas de changer pour changer. Mais de remettre les choses à leur vraie place tant qu’il est encore temps.
Il est aussi important d’interpeller la position de la Tunisie à l’égard de la migration dite irrégulière et comment les pays touchés par ce phénomène doivent-ils aujourd’hui et impérativement changer de stratégie ?
Après avoir longuement assumé le rôle et le travail des autres, la Tunisie change de stratégie. Elle ne peut aujourd’hui que garder ses propres frontières. Elle refuse d’être un lieu de transit ou d’installation des migrants. Elle insiste sur la tenue d’un congrès international regroupant les pays touchés par la migration irrégulière.

Pour le Président de la République, l’idée est de repartir sur de nouvelles bases, une nouvelle approche collective, mais complètement différente. Une nouvelle approche qui s’attaque aux véritables causes de ce phénomène.
Il est question aujourd’hui de trouver la bonne alchimie entre les différentes exigences auxquelles la lutte contre la migration irrégulière est de plus en plus affrontée. Les témoignages de bonne volonté ne suffisent plus. Les positions distantes encore davantage. Pour autant, la Tunisie ne se démonte pas. Surtout quand il s’agit de faire face aux arrangements douteux, ou encore aux manquements de tous genres, fruits de faiblesses terriblement humaines et des écarts qui ne font que défaire l’histoire et l’avenir des peuples.
Saied ne cesse de le répéter: les solutions préconisées dans la lutte contre la migration irrégulière suscitent davantage d’interrogations qu’elles n’apportent des garanties. Ce qui est considéré par certaines parties comme étant une réussite éclatante, n’est dans la réalité qu’un échec sans appel.
Ceux qui se donnent le droit, dans la foulée de tous les dépassements possibles, de donner des leçons concernant ce sujet sont toujours dans l’incapacité de faire valoir une vision et un projet aussi bien à court qu’à long terme.
À l’origine, une politique, une stratégie et un modèle en déphasage avec les valeurs et les principes humains. Cette incapacité de ne pas être à l’écoute des populations démunies et défavorisées, de ne pas reconnaitre l’existence des réseaux de traite des personnes dans les pays des deux rives de la méditerranée et fortement impliqués dans le phénomène de la migration irrégulière, signifie que la malaise est beaucoup plus profond qu’on certaines parties veulent laisser croire.
Pour cela, l’acte de remise en cause est avant tout une obligation plus qu’un choix. La lutte contre le phénomène de la migration irrégulière aurait ainsi besoin d’un traitement sans aucun doute humain, mais aussi d’un modèle innovant et adapté aux exigences de l’étape actuelle, et celles de l’avenir.

Une malencontreuse reconversion

L’éradication de ce phénomène ne peut en aucun cas être l’affaire d’un seul pays. Il y a en effet comme une malencontreuse reconversion dans laquelle a glissé la lutte contre la migration irrégulière. Elle réside dans la transformation de sa gestion en cercle privé. Aujourd’hui, elle ne peut plus, elle ne doit plus, se limiter aux solutions sécuritaires plus que jamais dépassées, voire épuisées.
Aussi et au-delà de la vigilance sécuritaire, la lutte contre la migration irrégulière doit être collective, entière et intégrale. Il y a tout un travail de fond à accomplir dans ce registre. Les migrants, quelle que soit leur origine et quelles que soient les raisons qui les poussent à se lancer dans les embarquements de la mort, ne méritent pas le traitement que certaines parties leur infligent, ni l’excès d’indignité dont ils sont victimes.
À la vue de l’incapacité de plusieurs intervenants à convaincre et à rassurer au sujet de la migration irrégulière, les inquiétudes sont toujours là pour rappeler que les choix préconisés ne peuvent en aucun cas être considérés comme des références. Il s’agit au fait d’un manque évident d’alternatives et de solutions susceptibles, justement, de faire avancer les choses autrement et comme cela est non seulement souhaité, mais exigé.

 

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