CPG : grandeur et décadence !

Editorial La Presse

La production du phosphate commercial ne peut plus continuer à être gérée sur fond de polémique, ou encore demeurer la cible de toutes les formes de protestations et de revendications sociales. En comparaison des chiffres de l’année 2022, les indicateurs au cours du premier semestre de l’année 2023 ont enregistré une baisse de 21%, avec un écart de 50% en rapport avec les estimations de la Compagnie des phosphates de Gafsa.

Il est clair que les protestations et les revendications sociales sont devenues les catalyseurs d’une potentielle fébrilité productive et, au final, l’incarnation d’un manque de discernement.

Plus qu’une simple compagnie de phosphate, la CPG, qui cristallise les intérêts de tous bords, est une entreprise pas comme les autres. Loin des pratiques régulières, sa gestion repose sur un niveau d’exigence très élevé. Son image dépend énormément du climat social qui y règne. Les protestations et les revendications sociales qui ne cessent d’entraver la production de phosphate impliquent forcément des causes et des degrés de gravité variés. Les manquements et les défaillances s’éternisent et se conservent. Ils prennent de plus en plus de formes nouvelles. Ils guettent incessamment l’entreprise et la privent de stabilité. On ne parle pas ici de l’accroissement de la production qui est quasiment absent, mais tout de même de constance et de régularité qu’on n’arrive pas à assurer.

La gestion et la bonne gouvernance ne jouent pas vraiment leur rôle. Pareille singularité n’est-elle pas essentiellement la conséquence de problèmes qui perdurent? En revanche, rares sont les responsables à la tête de la Compagnie qui ont prouvé leur savoir-faire dans ce domaine.

Pendant de longues années, la CPG ne fait que cumuler les ennuis. Sa réhabilitation ne peut cependant émerger du miracle de l’instant. Elle doit être l’expression d’une histoire, d’une continuité et d’une rupture entre ce qui précède et ce qui se construit. Il est temps de questionner les échecs, de tenter d’en comprendre les ressorts internes, les leviers. Quelle spécificité ? Quels interlocuteurs ? Quel environnement ?

Chacun doit être placé devant sa responsabilité.

Laisser un commentaire