Clubs gérés par des comités provisoires : Le provisoire qui dure…

Que se passera-t-il le jour où l’on tombera sur des adhérents méticuleux, pointilleux et qui s’accrochent au point et à la virgule?

Le problème sera difficile à résoudre et on ne pourra jamais s’en tirer par une pirouette. En effet, considérant le manque de transparence des réglementations et lois en vigueur, tous les moyens sont bons pour calmer les ardeurs des supporters, en leur offrant un os à ronger. En attendant des jours meilleurs.

Et c’est la mise en place d’un « comité provisoire» qui s’empare d’un club avec la bénédiction d’anciens dirigeants ou parrainé  par des adhérents  présents qui, faute de mieux, se résignent à donner leur accord. Cela n’empêche nullement ceux qui sont pour la légalité de se sentir dépossédés de leur droit de choisir ceux qu’ils souhaitent placer dans ces postes de hautes responsabilités.

Et c’est bien une responsabilité que la direction d’un club appelé à brasser des milliards, à engager des pourparlers qui sont souvent d’une grande importance. Le problème se pose d’ores et déjà dans le choix à faire pour entreprendre un travail conséquent répondant aux réels besoins d’une association sportive.  Il y a celles qui demandent un plan de travail dans la durée, en raison de l’absence de potentiels réellement de valeur,  utilisables et de niveau satisfaisant et celles qui n’attendent qu’un effort alliant rigueur, fermeté, discipline et prise en main pour devenir concurrentielles. Ce n’est pas facile, alors que presque tous les clubs, négligeant la véritable formation, ont opté pour le recrutement d’éléments en surplus dans leurs clubs d’origine, ou venant des rebuts étrangers, qui ressemblent beaucoup plus à un coup de poker menteur qu’une acquisition à même de consolider le groupe.

En fin de compte, les clubs qui ont été privés du droit de recruter ont fait les meilleures affaires en puisant dans leurs réserves. Des   jeunes qui se sont révélés et convaincus.

Pour faire cette lecture honnête, loyale, intègre et franche de la situation, il s’agit toujours de trouver l’homme idoine qui réponde à des critères bien déterminés, alors que dans une ambiance qui devient de moins en moins encourageante, les hommes et… femmes capables de faire œuvre utile se dérobent et refusent de jouer un rôle quelconque dans un sport mal en point, surtout au niveau des sports collectifs qui se cherchent.

On opte le plus souvent pour des personnalités connues, dont les activités politiques, économiques et financières les placent, théoriquement, au-dessus de tout soupçon. Mais il y a un mais. Ces personnes respectables ont sans doute dirigé des organismes de très grande importance, mais jamais une association sportive, que les adhérents suivent de très près et qui se mobilisent à la moindre contre-performance. A croire que ces fans ne reconnaissent que la victoire. Le partage des points et la défaite ne font point partie de leur lexique.

Indépendamment de cela, nous ne soulèverons pas les cas de ceux qui ne cherchaient que l’occasion de se faire désigner, accoutrés de l’habit du sauveur,  pour se faire oublier, pour une raison ou une autre, et qui donneront tout l’or du monde pour s’offrir une stature qui impose. Celle d’un président de club qui mobilise les masses et sait les maîtriser en leur jetant de temps à autre des subsides sous différentes formes. C’est le rôle des lobbys qui sont passés maîtres dans l’intoxication et la désinformation. Cela marque souvent le début d’un chemin de croix pour ces clubs qui ont hérité d’un comité provisoire…. qui dure. Et il fera tout pour qu’il en soit ainsi. Et c’est, alors, la navigation à vue, guidée par l’entourage immédiat de l’homme providentiel, provisoirement désigné qui s’empare de la véritable autorité. Les exemples sont légion. Conséquences et traces indélébiles ne sont pas près d’être oubliées. Les longues ardoises en devises sonnantes et trébuchantes payées à des tocards sont là pour rappeler à ceux qui ont la mémoire courte la portée de ces bêtises de haut vol.

Ces comités provisoires, modes et plaies, se multiplient en l’absence de lois et réglementations régissant la situation de  manière formelle.

Avec les menaces qui planent à chaque contre-performance et les difficultés qui surgissent tout au long d’une gestion souvent chaotique, les intérêts d’une association sportive ne sont plus préservés, surtout lorsque l’on se retrouve en fin de saison pris à la gorge par les dettes accumulées et les feux du purgatoire.

Les communiqués annonçant la tenue d’une assemblée générale demeurent vains, sans réponse pour la bonne raison que l’on est loin de se bousculer pour l’héritage. Des dettes, des départs de joueurs, dont les contrats  n’ont pas été négociés avant-terme et surtout une méfiance qui finit par vider un club de sa substance. Au point de pousser ceux qui prendront le relais, souvent sur insistance des autorités alertées et inquiètes de voir un porte-drapeau de toute une région sombrer et perdre une bonne partie de son lustre.

Ces comités provisoires sont, certes, désignés par des anciens ou par les membres d’une assemblée, cela revient au même. L’assemblée est, certes, souveraine, mais encore faut-il qu’elle ait eu lieu dans les conditions prévues par la loi. Ce n’est pas toujours le cas et ceux qui tiennent à partir sont toujours pressés de confier la patate chaude à d’autres.

Comment pourra–t-on leur demander des comptes sur le travail qu’ils ont fait ? Comment cerner leurs responsabilités dans les dégâts qui risquent de marquer une association sportive à jamais ? Comment fera-t-on prévaloir les droits d’un club qui a été trompé, escroqué, enfoncé dans le doute et la menace de la dissolution pure et simple ?

Encore une fois, et au risque de se répéter, c’est l’absence de texte clair, exhaustif, prospectif,   qui est la cause de ce genre de situation.

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