Gaspillage alimentaire — Signature de deux chartes nationales: Une catastrophe planétaire

Chaque année dans le monde, 1,3 milliard de tonnes de nourriture est perdu ou gaspillé. Cela représente 1/3  de toute la nourriture produite pour la consommation humaine.

Ce chiffre alarmant est le résultat de nombreux problèmes sous-jacents dans l’agriculture mondiale qui vont du problème lié à la récolte, la manipulation de l’entreposage des aliments, de l’emballage et de leur transport. A ce sujet, une réunion de clôture d’un projet visant à réduire les pertes et le gaspillage des produits alimentaires s’est tenue en marge d’une conférence de presse organisée vendredi 19 juillet 2019 à l’hôtel Golden Tulip Mechtel de Tunis à travers la signature de deux chartes. C’est une problématique nouvellement abordée selon les organisateurs signataires de la charte parmi l’INC, l’ODC représentée par Slim Saadallah, l’Otic, la FTH et bien d’autres institutions nationales portant un total de vingt-six partenaires nationaux. L’Institut national de la consommation a fédéré dix-huit partenaires tandis que le groupe Givlait en a fédéré neuf. Les deux chartes nationales portent sur «  la réduction des pertes et gaspillage alimentaire et développement des chaînes de valeur pour la sécurité alimentaire en Egypte et en Tunisie ».

Le projet est financé par l’Italie à travers la FAO, organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Des études nationales et internationales ont montré que le phénomène du gaspillage alimentaire et de la perte de nourriture est à un niveau alarmant sur le plan international. Trois milliards de tonnes d’aliments dans le monde sont gaspillés ou cuits dans les différentes chaînes alimentaires. Les recherches menées en 2016 par l’Institut National de la Consommation ont conclu que l’équivalent de 17 dinars sont gaspillés par famille et par mois, soit 5% des dépenses alimentaires des ménages. Classé parmi les pays où le taux de gaspillage alimentaire est élevé, la Tunisie se retrouve face au défi de mieux exploiter la chaîne de valeurs alimentaires. La production et l’exploitation d’un produit comme le lait constituent un des deux piliers de l’économie tunisienne. Dans le monde, l’objectif est d’atteindre la « faim zéro en 2030 » car actuellement 820 millions de personnes souffrent de faim dont une grande partie en Afrique et en Asie de l’ouest ou encore en Amérique latine.  

Le gaspillage alimentaire, c’est quoi ?
C’est toute la nourriture gaspillée, jetée à la poubelle, alors qu’elle aurait dû être mangée. Un fruit qui pourrit oublié dans le frigo, une assiette trop remplie et dont les restes sont jetés au lieu d’être gardés pour plus tard, c’est du gaspillage ! Chaque année dans le monde, 1,3 milliard de tonnes de nourriture est gaspillé ou perdu. Cela représente 1/3  de toute la nourriture produite pour la consommation humaine. Philippe Ankers, représentant en Tunisie de la FAO, souligne l’ampleur du gaspillage alimentaire en Afrique du Nord : « Les pertes et du gaspillages sont estimés à 210 kg/personne et par an.85% de la nourriture sont perdus et 15% sont gaspillés. » Ces pertes ont des répercussions sociales, économiques et environnementales très sérieuses dans la région. Une très mauvaise utilisation du travail, de l’eau, de l’énergie et de la terre est signalée. Ainsi que le gaspillage des autres ressources naturelles qui permettent la production d’aliments.

La solution consiste pour chacun de nous à changer ses habitudes alimentaires dans l’achat, la consommation et l’utilisation des aliments. Pour que chaque citoyen tunisien fasse sa part de travail en vue d’améliorer le tableau critique que dressent les observateurs internationaux.

 

Conseils pour zéro gaspillage
Faire ses courses intelligemment, acheter des fruits et légumes moches, réduire les portions alimentaires, vérifier et ranger son réfrigérateur, faire attention au datage des produits par rapport à la date limite de consommation sont parmi les conseils qui ont été prodigués par la FAO à travers son programme « Save food » pour éviter le gaspillage. Une brochure de la FAO donne de précieux conseils contre le gaspillage alimentaire : « Souvent, nous achetons plus de nourriture que nécessaire, pour éviter de trop acheter, planifiez à l’avance vos achats, faites une liste des courses et évitez de faire les courses le ventre vide». Donc il faut faire ses courses intelligemment. Il faut penser à acheter les fruits et légumes moches : de nombreux magasins et marchés jettent les fruits et légumes qui ont des formes bizarres et des taches, même s’ils sont tout aussi bons à manger que les autres. Il ne faut pas surcharger le réfrigérateur pour ne pas oublier de consommer de la nourriture stockée. Pratiquer le PEPS ; premier entré, premier sorti. Lorsqu’on range ses achats et provisions dans le frigo ou le placard, il faut placer les produits les plus anciens devant et mettre les nouveaux derrière. Il faut prêter attention aux dates de péremption car des aliments récemment achetés pourraient nécessiter une consommation rapide. Souvent le produit comme le yaourt sur lequel il est mentionné une date de péremption ou une DLUO qui est la date limite d’utilisation optimale sont encore bons à consommer et comestibles. Il informe uniquement sur la période où le produit est à sa meilleure qualité en termes d’odeur, de texture et de goût. La plupart des aliments sont comestibles après leur DLUO. Utiliser ses restes de repas ou composter les déchets alimentaires sont les derniers conseils avisés que donne la FAO. Si vous finissez par perdre une partie de votre nourriture, malgré tout, transformez-la en compost. Au lieu de la jeter dans votre poubelle et contribuer aux émissions de gaz à effet de serre liées au transport et à l’élimination des déchets, pourquoi ne pas installer un composteur pour les déchets alimentaires et les épluchures de fruits et légumes ? Vous pourrez ainsi recycler directement et avoir votre propre compost pour le jardinage.

Et la FAO de conclure dans cette même brochure contre le gaspillage alimentaire à travers l’initiative mondiale de réduction des pertes et du gaspillage alimentaire : « Ensemble, nous pouvons lutter contre le gaspillage alimentaire ».Nous devons cesser de gaspiller la nourriture parce que cela signifie gaspiller de l’argent, du travail et des ressources telles que l’énergie, la terre et l’eau utilisées pour la produire. En outre, gaspiller la nourriture alimente les émissions de gaz à effet de serre et contribue au changement climatique.

Un commentaire

  1. ali fourati

    24/11/2020 à 10:48

    il y’a l’application Foodealz la preimère dans la région mena pour réduire le gaspillage alimentaire.

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