Covid-19 | Grippe saisonnière : Où en sommes-nous ?

 

Mettons les choses au clair avant tout : cela n’a rien à voir avec la pandémie que nous avons vécue. Mais il y a au moins deux raisons qui imposent la précision qu’attendent  bon nombre de citoyens.

Tout d’abord, les déclarations à presque une semaine d’intervalle, émanant de personnalités censées être les mieux informées et qui diffèrent au point de vue commentaire de la situation épidémiologique du pays.

A coups de déclarations !

Certes, la propagation d’un virus, cela va vite, mais le citoyen, qui n’est nullement dans le secret des dieux et qui constate que les pharmacies ne désemplissent pas, est en droit de se demander ce qui se passe. Riadh Daghfous, directeur général du Centre national de pharmacovigilance et membre du comité scientifique de lutte contre le coronavirus, avait annoncé, LE 24 janvier dernier, l’enregistrement d’un premier cas de contamination par le nouveau variant du Coronavirus JN.1. «Le dernier séquençage génomique a montré l’apparition de ce nouveau variant en Tunisie». Il a expliqué que ce nouveau variant n’est pas inquiétant, mais se distingue par sa propagation rapide.

Quant à la situation épidémiologique dans le pays, M. Daghfous a révélé que 30 contaminations par le Covid sont signalées chaque semaine. A ce propos, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait lancé un avertissement au sujet du variant JN.1, qui a commencé à sévir dans un certain nombre de pays. Cela n’a pas manqué de raviver bien des souvenirs. Elle a rappelé aux  citoyens qu’il fallait prendre les précautions nécessaires, en ayant recours à tous les moyens disponibles, en tête desquels le masque, après que le virus a été classé comme hautement contagieux et se propageant rapidement.

Dans une autre déclaration, intervenue une semaine plus tard, Dr. Souha Bougatef, directrice de la veille sanitaire à l’Observatoire des maladies nouvelles et émergentes, a précisé que «la propagation est faible, mais qu’il est nécessaire de se protéger, en ayant recours à tous les moyens disponibles, dont particulièrement le port des masques. Soixante cas ont été enregistrés, six décès, deux cas ont été admis dans des hôpitaux dont un en réanimation. Il faudrait en plus du masque, se laver les mains, respecter la distanciation, etc…». Et d’ajouter, «jeudi 11 janvier 2024, on a fait le point sur l’évolution de l’épidémie de Coronavirus en France. Selon le dernier bilan, on dénombre plus de 10 morts supplémentaires au total et plus de 985 nouveaux cas en 24 heures. Selon «Santé publique France », la quasi-totalité des régions françaises sont désormais en phase d’épidémie grippale. Les infections par Sars-Cov-2 sont en baisse, mais continuent de tuer bien plus que la grippe. L’OMS a annoncé, dans la même période, que l’on a enregistré environ dix mille décès dans le monde, à la suite des contaminations par le Covid-19. Ce virus, considérant les rassemblements qui se multiplient à l’occasion des fêtes surtout, trouve un terrain propice pour se propager».

Tous ces recoupements prouvent que nous sommes tous, comme dans tous les pays du monde, menacés et que nous devons prendre nos précautions. Rien qu’à voir l’affluence qu’enregistrent les pharmacies, on se rend compte qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

Vaccin trop cher !

Cette affluence, nous confie un pharmacien, « est surtout due à l’atteinte par la grippe saisonnière. Bien des personnes habituées à se faire vacciner ne l’ont pas fait cette année. Le prix du vaccin anti- grippe est quand même élevé (45 D environ) et s’il y a deux retraités ou trois ou quatre personnes dans un foyer, c’est tout un budget. Avec le pouvoir d’achat en chute libre, c’est réellement difficile de dégager le montant exigé pour une vaccination contre la grippe. En fin de compte, il s’agit de faire un calcul simple et tout ce qu’il y a de plus clair : Indépendamment de l’immobilisation et les congés (qui ont un coût) que cela nécessite, les médicaments dont on a besoin pour une grippe saisonnière reviennent  presque au  même prix, sinon plus, mais les gens ne font pas ce calcul et espèrent toujours s’en tirer ou….  échapper à la contagion». A la question si ce n’était pas des cas du Covid, notre interlocuteur a été catégorique : «J’ai douté dans deux cas et je leur ai conseillé de se rendre à l’hôpital le plus proche pour se faire examiner. Ils ne sont pas revenus me voir».

Informer et conseiller

Lors de la pandémie, les autorités sanitaires ont fait un excellent travail. L’information et les spots, les mesures prises dans les lieux où il y a des rassemblements (stades, cinémas, bus, mosquées, etc… on a imposé une rigueur qui nous a permis de rattraper les pays qui avaient pris de l’avance en matière d’intervention (faute de vaccins)  et de prévention. Le Tunisien avait compris et s’est plié à bien des contraintes.

Il n’est nullement question de revenir à ces mesures imposées par l’importance de la menace. Il n’y a pas le feu à la maison, mais que ceux qui pourraient conseiller de garder une distance de sécurité entre les personnes n’hésitent pas à le faire. Dans les cinémas, dans les mosquées, dans les bus, des personnes toussent ou éternuent. Aucune précaution n’est prise. Le ministère de la Santé a rappelé dernièrement qu’il faudrait revenir aux mesures de prévention, mais cela nous paraît insuffisant que l’on procède par simple communiqué. Une véritable campagne ne serait pas de trop. Nous continuons à recevoir des milliers de touristes. Les Tunisiens voyageant dans presque tous les pays du monde, cela entre dans les calculs de probabilité. Il y a des pays où le port du masque est généralisé l’année durant et pas pour se prémunir du Covid.  Par simple mesure d’hygiène, dans les lieux publics, ce masque s’est imposé. Est-il difficile d’intervenir pour expliquer d’abord où nous en sommes et pour conseiller au retour de ces précautions à prendre, ne serait-ce que pour cette  période, où la confusion règne entre la grippe saisonnière et le Covid qui semble pointer à nouveau du nez ?

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