Un an après les Municipales: Peu de moyens, peu d’expérience, et beaucoup de querelles

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Elus il y a tout juste un an, les conseils municipaux, porteurs d’un air de renouveau d’une gouvernance locale et de renforcement de la décentralisation du pouvoir, peinent-ils toujours à s’imposer comme véritables vecteurs de participation citoyenne et en tant qu’acteurs du changement ? Si certains considèrent que ces élus sont victimes du manque de moyens, d’autres assurent que le bilan de nos conseils municipaux, un an après, est pauvre. Un an après, le défi est encore plus important pour nos élus compte tenu des grandes attentes des citoyens notamment en matière de propreté et d’amélioration de l’infrastructure, d’autant plus qu’aucune forme de développement local ou de changement n’ont été, jusqu’à présent, constatées. « Mais tout début a ses contraintes ». Pour l’association tunisienne pour l’Intégrité et la Démocratie des Elections (ATIDE), en vue d’établir un bilan du rendement de nos élus municipaux après un an, il faut prendre en considération plusieurs aspects. Leila Chraibi présidente de ATIDE, explique à cet effet, que les affinités et les appartenances politiques des élus ont nui à leur rendement.  » Des problèmes d’entente et d’harmonie sont à relever dans plusieurs municipalités, étant donné qu’elles sont composées de différents partis et courants politiques, ce qui explique la dissolution de certaines d’entre elles« , a-t-elle expliqué. Pour Leila Chraibi, qui affirme que son association est en train de parachever un rapport sur le rendement des municipalités un an après leur élection, le manque d’expérience de certains élus pourrait également expliquer ce bilan. Elle a par ailleurs estimé que plus il y a d’élus municipaux indépendants, plus le rendement était meilleur. Un problème de moyens ? Si les défis auxquels sont exposés ces conseils sont importants, les attentes des citoyens le sont encore plus. Mais encore faut-il se demander de quels moyens humains et matériels disposent les équipes municipales et dans quelles conditions exercent-ils ? Quel endettement ? Quel budget ? Beaucoup de questions, très peu de réponses. Une enveloppe de 852 millions de dinars a été mobilisée, rappelons-le, dans des projets d’investissements au profit de 86 nouvelles municipalités et l’extension du domaine territoriale de 187 autres, ont été décidés. Selon le ministère des Affaires locales et de l’Environnement, l’allocation de ces fonds s’inscrivait dans le cadre de plusieurs projets mis en œuvre par ce département. Il faut rappeler également que 1029 cadres ont intégré les nouvelles municipalités, en vue de renforcer leurs ressources humaines. Ils seront payés à partir du budget de l’Etat en attendant leur recrutement final par les municipalités.

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