Face au plan de Joe Biden : Les Palestiniens entre scepticisme et méfiance

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Dans un communiqué rendu public par la présidence américaine, Joe Biden assure qu’Israël est disposé à mettre en application les clauses proposées au Hamas, tout en affirmant qu’il s’agit de la « meilleure mouture possible pour un accord ».

Les observateurs politiques dans la région du Moyen-Orient sont persuadés que les choses bougent, de nouveau, aussi bien au niveau diplomatique que sur le terrain où les forces d’occupation continuent à mener des opérations d’extermination des populations civiles palestiniennes.

Biden confirme qu’Israël est « prêt à mettre en œuvre » la proposition de cessez-le-feu à Gaza qu’il vient de soumettre aux protagonistes influents, dans le sens où, de concert avec l’Egypte et le Qatar, les USA déploient tous les efforts afin de mettre en œuvre « l’accord », encore en gestation.

Lors de l’entretien qu’il a eu avec l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, le président américain Joe Biden a confirmé qu’Israël était «prêt à mettre en œuvre» la proposition de cessez-le-feu présentée au Hamas la semaine dernière, a indiqué la Maison-Blanche lundi.

Joe Biden a confirmé, effectivement, que la proposition de l’accord constitue une sorte de feuille de route, prônant un cessez-le-feu et la libération des prisonniers dans l’espoir de mettre un terme définitif à la crise à Gaza tout en avançant, selon certains vers la solution des deux Etats.

Garantir la mise en œuvre intégrale de l’accord

Dans un communiqué rendu public par la présidence américaine, Joe Biden assure qu’Israël est disposé à mettre en application les clauses proposées au Hamas, tout en affirmant qu’il s’agit de la « meilleure mouture possible pour un accord ».

En ce même moment, Washington essaie, dans une manœuvre pernicieuse, de faire croire que si les tentatives actuelles venaient à échouer, ce serait par la faute d’un «refus persistant du Hamas de libérer les otages, dans la mesure où ce conflit serait appelé à se prolonger, privant de la sorte la population de Gaza de souffler», selon les propres termes du communiqué officiel américain.

« Le président a confirmé que les États-Unis, de concert avec l’Égypte et le Qatar, s’emploieront à garantir la mise en œuvre intégrale de l’accord. Il a exhorté le Cheikh Tamim à prendre toutes les mesures appropriées pour que le Hamas accepte l’accord et a affirmé que le Hamas était désormais le seul obstacle à un cessez-le-feu complet et au soulagement de la population de Gaza », a ajouté le communiqué, avant d’ajouter que la Maison-Blanche attendait, encore et toujours, une réponse concrète de la part du Hamas concernant son plan.

Le mouvement de la résistance palestinienne précise, de son côté, qu’il « était prêt à accorder une suite favorable à toute proposition comprenant un cessez-le-feu permanent, un retrait total de la bande de Gaza, des efforts de reconstruction, le retour des personnes déplacées et la conclusion d’un accord global d’échange de prisonniers ».

Or, telle que mentionnée par le Président des Etats-Unis, la proposition préconise un accord en trois étapes devant aboutir à un processus de cessez-le-feu suivi d’une reconstruction de Gaza, quasiment rasée, et à un retour de tous les prisonniers, vivants ou morts, détenus dans l’enclave.

« Israël a frappé sans avertissement préalable »

La première phase devrait commencer par ledit cessez-le-feu d’une durée de six semaines, au cours duquel un premier contingent de prisonniers doit être libéré, notamment des femmes, des personnes âgées et des blessés, en échange de la libération de « centaines » de prisonniers palestiniens, comme l’a indiqué Biden. Les forces israéliennes se retireraient également de ce qu’un haut responsable de l’administration Biden a appelé « les zones densément peuplées ».

En ces mêmes moments, les USA et d’autres Etats européens et d’Amérique Latine pressent le Hamas d’accepter le dernier « topo » réclamé par Washington, l’entité sioniste n’a pas fait connaître clairement sa position vis-à-vis de la même proposition, tout en étant poursuivie pour « crime de génocide » par la Cour internationale de justice (CIJ), ce qui fait augmenter la pression sur Tel-Aviv, avec la décision de l’Espagne de se joindre, après l’Irlande, à l’Afrique du Sud pour exiger l’application immédiate de la décision de la CIJ.

Toutefois, sur le terrain, l’occupant israélien poursuit ses crimes, en lançant une frappe meurtrière et préméditée sur une école de l’Unrwa dans la région de Nousseirat» (centre), faisant, selon l’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, 37 morts, sachant que Tel-Aviv a reconnu les faits, en prétendant que ladite école abritait une base du Hamas.

Pourtant, le chef de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, a affirmé qu’Israël avait frappé «sans avertissement préalable» l’école, où se trouvaient, selon lui, six mille déplacés.

Ces derniers développements prouvent, une fois de plus, que les Israéliens, forts de l’appui américain, continuent de souffler le chaud et le froid et font tout pour poursuivre la guerre contre les populations civiles palestiniennes, au vu et au su de la communauté internationale.

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