Billet | CSS : arrangements douteux…!

Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, il suffit de faire et d’adopter un choix. Beaucoup de responsables sportifs, d’entraîneurs aussi, ont arrêté de donner des explications car, au final, les gens comprennent seulement ce qu’ils veulent comprendre.

Le CSS est devenu aujourd’hui un sujet «sociétal» à un tel point qu’il est aussi crucial de discuter des choix du bureau directeur et du président du club que des réformes économiques et sociales de toute la région de Sfax. L’équipe sfaxienne s’est transformée ces derniers jours en une source de débat. Tout le monde s’en donne à cœur joie. A tort ou à raison…

Réduire l’avenir du club aux appréhensions et aux prémonitions des uns et des autres devient ainsi une abondance, une parodie. Tout ce qui s’y fait, tout ce qui  y est envisagé sont contestés en permanence et sans répit. Parfois cela vient d’une poignée de personnes égarées dans leur raisonnement.

Le cas du CSS n’est pas unique cependant. Les événements qui se succèdent montrent l’ampleur du mal : on ne juge pas aux valeurs, mais plutôt sur fond de conditionnement et d’influence. Certes, diriger c’est prévoir et les critères retenus peuvent être discutés, ou encore ne pas forcément correspondre aux réalités et aux exigences du club, mais tout choix engendre forcément une élimination. Quelles qu’en soient la nature et les motivations. Beaucoup de responsabilités, de contraintes et d’obligations.

Les choix du président du CSS, que ce soit en ce qui concerne le nom de l’entraîneur, ou encore les joueurs susceptibles de renforcer l’équipe, sont, d’une façon ou d’une autre, discutables. On ne saurait jamais l’ignorer. Mais de là à en faire une fixation ne sert point les intérêts du club.

Qu’on se le dise : la plupart des intervenants, ou encore des consultants médias, auraient aimé quelque part avoir une place dans le staff technique de l’équipe. D’autres cherchent à se faire remarquer, n’importe comment et avec n’importe quel argument. Ici et là, il y a un point commun: la mise en cause des choix du président du club. S’ils étaient de l’autre côté de la barrière, leurs jugements et leurs commentaires auraient été certainement différents.

De nos jours, les chroniques dans le football se sont transformées en bavardage pur et simple depuis que certains opportunistes y ont pénétré par la fenêtre et non par la porte. Ce qui est cependant frustrant, c’est que dans un club comme le CSS, normalement au-dessus de la mêlée, on ne parle plus du bien commun, on fait comme si l’intérêt général n’était plus que la somme d’intérêts particuliers que les uns et les autres sont ponctuellement invités à défendre. On est amené à n’être plus que le petit lobbyiste des intérêts privés, ou de ses intérêts de clan. C’est à partir de là que la culture des arrangements douteux s’est développée au club. On est dans un monde où le savoir et la compétence n’ont plus d’importance par rapport à ce qui se dit, se raconte et se propage. Un autre monde est né même si tous les commentaires et toutes les analyses ne feront jamais le tour ni des multiples réalités ni des charmes toujours renouvelés du football…

La réussite entraîne la réussite, et l’échec entraîne l’échec. Mais on sait parfaitement que la manière dont un président de club apprivoise les jugements et les avis portés sur lui affecte son travail et ses efforts. Un niveau de reconnaissance et d’unanimité est souhaité en football.

Les pratiques dans la gestion du groupe peuvent favoriser les réussites et  façonner leurs interprétations. Les critiques et les dénis peuvent cependant affecter l’ambiance au sein du club. Un bon président n’hésite pas à se revendiquer comme étant le protecteur de ses joueurs, une façon assez particulière de les immuniser notamment face aux campagnes de dénigrement dont ils sont ces derniers jours l’objet.

Le football et le sport, de façon générale, ne sont plus aujourd’hui du ressort des vrais sportifs. Ceux qui gravitent tout autour ne laissent plus de place aux « hommes du métier ». Pareille reconversion se traduit par une confusion dans les rôles, les prérogatives et les vocations. Il y a désormais une façon d’être, de faire et de penser différente. L’on peut imaginer finalement la variété des différentes configurations dans lesquelles est pris le football.

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