Portrait – Thameur Mejri, artiste visuel : Une œuvre qui se veut subversive


Une palette fertile, imprévisible et un trait fin, nerveux qui remettent en question le pouvoir de la Doxa et racontent la dichotomie profane/sacré…


«This is the future you have created» œuvre de Thameur Mejri (Acrylique, fusain et pastels sur toile – 200cm x 180cm) -2017 -Courtesy of Firas Ben Khelifa

2020 annonce d’intéressants projets pour lui, une exposition de groupe à New York au mois de mai 2020 et une exposition personnelle au Musée d’Art Contemporain de Lyon en septembre 2020, où il créera, pour la première fois, de très grands formats. Le corps et son rapport à l’espace fondent son art, Thameur Mejri met en scène ses toiles pour y distribuer les couleurs et les figures dans un désordre ordonné. Portrait

Né en 1982 à Tunis, Thameur Mejri vit et travaille à Nabeul. Il a une maîtrise en arts plastiques, spécialité Peinture à l’Institut supérieur des beaux-arts de Tunis où il enseigne actuellement. Actif sur la scène artistique depuis 2005, Thameur a pris part  à plusieurs expositions collectives, entre autres, au Michigan USA, à Dubai, Paris et à Tunis. Sa première exposition personnelle intitulée ‘’mâle (Dieu) épouvantail’’ remonte à 2010 à la galerie Artyshow de La Marsa. Depuis cette même année, il est représenté par Elmarsa Gallery Tunis/Dubaï  à Tunis (El Marsa) et à Dubaï. Il est aussi représenté par la  Gallery 1957 basée à Accra au Ghana. Son oeuvre en continuelle évolution, gagnant en maturité au gré des expériences, lui a ouvert, ainsi, les portes des grandes manifestations artistiques, à Dubai, à Abu Dhabi et à Londres. L’artiste s’est essayé aussi au cinéma expérimental co-réalisant et co-produisant 4 courts-métrages avec son frère aîné Kays Mejri. Ils ont même obtenu le prix du meilleur court-métrage expérimental en 2007 à Los Angeles et au festival international de cinéma indépendant le NYIIFV Festival.

Une oeuvre qui se veut subversive… Une palette fertile et imprévisible, un trait fin et nerveux remettant en question le pouvoir de la Doxa, et racontant la dichotomie profane/sacré. Visuellement cela donne lieu à «un chaos très construit de fragments de narration», comme l’exprime si bien le commissaire d’exposition français Matthieu Lelièvre. Dans sa résistance aux dogmes, Thameur Mejri déconstruit visuellement le corps et dégrade son image jusqu’à le faire disparaître pour céder la place à des chimères et autres êtres anthropomorphiques. Il propose ainsi une vision critique sur les rapports de pouvoir de la société contemporaine tunisienne. D’ailleurs, en parlant de la Tunisie et en particulier de la scène, Thameur nous dit que le manque de structuration, ainsi que l’environnement social et politique freinent les ambitions et autres volontés d’évolution d’une jeune génération d’artistes très talentueux, ainsi il devient nécessaire de rechercher une visibilité internationale. Bon vent l’artiste !

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