Insubordination…

L’un des fondamentaux du travail des forces de sécurité est sans doute la subordination absolue et l’application des consignes selon un ordre hiérarchique connu d’avance. Comme cela se passe dans le monde entier pour la police, les forces de l’ordre et tous les corps de sécurité armés et non armés qui ont le monopole de la force, la marge de manœuvre tend à diminuer (pour ne pas dire disparaître) à mesure que l’on descend dans la hiérarchie sécuritaire. Ce qui se passe actuellement en Tunisie est l’inverse pratiquement : on a un phénomène d’insubordination qui croît de jour en jour. De nombreux agents de sécurité de différents corps, regroupés dans plusieurs (trop !) syndicats, décident d’eux-mêmes d’arrêter de travailler au nom de la protestation contre quelques agissements sporadiques et connus.

Le phénomène s’amplifie avec la non-régularisation de cette situation anormale des syndicats qui prennent trop de terrain par rapport à la hiérarchie. C’est très menaçant pour l’ordre public que l’on arrête subitement de travailler ou que l’on menace de suspendre le travail administratif (réception des dossiers pour la carte d’identité et les passeports).  C’est même déloyal et injustifié tant qu’il n’y a pas de raison valable et tant que les ordres sont clairs d’assurer le travail. Aujourd’hui, il est urgent d’unifier tous ces syndicats des forces de sécurité en un seul syndicat qui devra défendre les droits sociaux des agents et non intervenir dans le déroulement des opérations et décider à la place de la hiérarchie. On a besoin de protéger nos forces de l’ordre contre toute violence et humiliation, personne n’en discute, mais on a besoin aussi qu’elles s’appliquent et se mettent à la disposition de leurs supérieurs. Leur travail est sensible, il ne peut être sujet à des appartenances politiques ou à des conflits d’intérêts. Autre point, ce n’est pas normal d’assister dans les médias et sur les réseaux sociaux à ces déclarations et ces communiqués agressifs où l’on parle de tout et où l’on se permet de publier des documents secrets au nom de la liberté d’expression. Nous aimerions tous que nos forces de l’ordre travaillent dans des conditions dignes et qu’elles s’attachent aux valeurs républicaines, mais en même temps, halte à ces écarts de conduite de certains «syndicalistes» qui vivent dans l’insubordination et l’impunité aussi. Ce phénomène touche tous les corps et malheureusement il se propage aux régions. Des collègues qui décident d’assurer leur travail sont ainsi menacés. Aussi sensible qu’il soit, ce dossier est parfaitement politique : cela demande beaucoup de diligence de la part du gouvernement pour éviter l’anarchie, l’éclatement de l’autorité et  la tendance à fuir ses responsabilités. Il s’agit d’un secteur très sensible et qui doit être régulé le plus tôt possible.

Laisser un commentaire