Pour quand la relance économique ? Les nouvelles orientations vertes des entreprises

Un grand aménagement doit concerner nos entreprises privées pour leur permettre de reprendre leurs activités dans de bonnes conditions. Encore faut-il injecter des fonds frais dans le capital de chaque entreprise pour lui donner plus de tonus et lui permettre de réaliser ses projets ou de participer aux grands projets prévus par l’Etat.

La relance de l’économie nationale ne peut se faire qu’en respectant certains axes stratégiques qui ont fait leurs preuves dans le redressement économique de certains pays développés. La première étape consiste à faire un diagnostic général et sectoriel de toutes les activités en vue de définir les faiblesses et les points forts de notre économie à renforcer. Certes, les points faibles sont plus nombreux que les performances, aussi bien dans le secteur public que dans le privé. On va constater ainsi que le rendement dans les entreprises privées est de plus en plus bas, notamment au cours de la période du confinement et dans un contexte de crise sanitaire dû à la pandémie du Covid-19. La valeur ajoutée est également dans son niveau le plus bas, alors que la productivité a touché le fond. Chiffres à l’appui, ces constats sont déjà perceptibles dans plus d’une entreprise. Les statistiques déjà disponibles montrent que les entreprises privées tâtonnent et n’arrivent plus à trouver leurs repères d’avant la pandémie.

Pire, la demande intérieure et extérieure a connu une chute foudroyante, ce qui a laissé plus d’une entreprise dans le hors-jeu. En effet, les produits made in Tunisia ne sont pas particulièrement très demandés dans le marché européen, qui demeure notre premier partenaire, que dans d’autres continents, comme ceux de l’Afrique et de l’Asie. D’où l’effort promotionnel à prévoir dans ces marchés en consentant un investissement colossal pour faire connaître nos produits à valeur ajoutée, même s’ils ne sont pas nombreux, ainsi que la participation dans les principaux foires et salons  en vue de contacter directement les clients, les représentants des grands circuits de distribution et des centrales d’achat.

Des projets mobilisateurs pour le futur

Il s’agit, en outre, de définir des projets mobilisateurs pour la période à venir dans le cadre du partenariat public-privé où les grands projets sont pris en charge totalement par l’Etat. Ces projets devraient être présentés dans le cadre d’une conférence internationale—comme ce fut le cas par le passé—où seront présents des investisseurs du monde entier. Ces projets pourraient concerner l’infrastructure de base (autoroutes, ponts, tunnels…), ainsi que les équipements collectifs dans toutes les régions du pays, à savoir les réseaux d’assainissement, d’électricité, d’adduction à l’eau potable et de connexion au réseau Internet. A ce niveau, du retard est encore constaté et des travaux devraient être prévus dans les meilleurs délais en impliquant dans le financement de grandes firmes internationales détenteurs de capitaux, et ce, dans le cadre d’un partenariat entre la Tunisie et les investisseurs étrangers.

Les projets, qui pourraient être mis à la disposition des capitaux étrangers, concernent aussi l’énergie solaire à travers la mise en place de panneaux photovoltaïques dans le désert tunisien. La période d’ensoleillement dans cette partie du territoire tunisien peut procurer une énergie durable capable, de produire de l’électricité pour les logements voisins et le réseau public d’éclairage. Encore faut-il allouer les fonds nécessaires à un tel projet qui peut renforcer l’offre en électricité exploitée jusqu’ici à partir du solaire. Autant de projets qui pourraient être mis en place et réalisés grâce à la coopération internationale à réactiver.

Il est nécessaire d’identifier de nouveaux projets susceptibles d’élever le niveau de compétitivité de l’économie tunisienne et de faire de notre pays un vrai hub d’investissement dans les domaines technologiques et des secteurs à haute valeur ajoutée. Le travail devrait commencer dès  à présent sans trop attendre, car le mouvement des investissements n’attend pas et les capitaux vont être dépensés pour d’autres projets dans d’autres pays si des projets grandioses ne sont pas définis pour la période à venir.

L’implication du secteur privé

Le secteur privé, qui a souffert des effets du Covid-19, mérite une pause de réflexion pour savoir vers quel chemin partir de nouveau. Encore faut-il que les entreprises soient sauvées. En effet, les entreprises ne disposent plus de liquidités et certaines d’entre elles ont été contraintes de fermer boutique ou de suspendre leur activité, en attendant l’amélioration de la situation. Les PME ont besoin d’une restructuration de fond en comble pour leur permettre de reprendre leurs activités sur des bases solides. Des fonds frais devraient être injectés à cet effet dans le capital de chaque entreprise afin de mettre en place un plan de relance à exécuter dans les meilleurs délais qui pourrait concerner le redéploiement des employés après avoir participé à des sessions de recyclage ou de formation, et ce, dans le but de les initier à de nouvelles tâches que l’entreprise va adopter. Il s’agit aussi de réadapter les moyens de production pour toucher de nouveaux segments demandés par le marché national et international. Des outils et machines de production pourraient également être acquis dans le cadre de la rénovation  et la réadaptation de l’entreprise aux exigences exprimées. Après le Covid-19, rien ne sera plus comme avant et on ne peut pas continuer à produire et à se comporter comme les années passées. Une nouvelle vision du développement inclusif devrait être conçue par chaque entreprise qui veut faire partie de la sphère mondiale en suivant les tendances et les nouvelles orientations au niveau de la production, de la commercialisation et du marketing.

Mais les entreprises ne vont pas abandonner les objectifs du millénaire qui consistent notamment à s’orienter davantage vers l’économie verte dans tous les secteurs, y compris celui du tourisme, de la production industrielle et de l’énergie. Au niveau mondial, ces secteurs sont toujours favorisés et peuvent bénéficier des financements des bailleurs de fonds. Pour ce qui est du tourisme, à titre d’exemple, il est recommandé d’encourager le tourisme vert, soit l’hébergement en milieu rural et la découverte des sites écologiques qui doivent être bien aménagés avec installation d’observatoires, de restaurants et même de lieux d’hébergement. C’est aussi le cas de l’industrie qui est appelée à s’orienter davantage vers les procédés de production propre, l’élimination des déchets à la source, la filtration de l’air dégagé par les usines polluantes et l’épuration de l’eau usée provenant des usines.

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