Billet : L’état d’esprit au-delà de la norme

Si l’on croit aux traditions et aux habitudes, l’EST a tendance à échapper aux choses ordinaires. Sa progression et son évolution passent souvent par l’affirmation des points forts. Mais en même temps, ses joueurs sont souvent amenés à prendre plus de responsabilités, plus d’initiatives. Qu’est-ce qui est le plus important en football ? La qualité du jeu? Le plaisir que l’on se donne? Les titres? Les victoires ? Ce qu’il y a de beau dans tout cela, c’est que le football est constamment une leçon permanente d’abnégation et de don de soi. Un repère de moralité.
Aujourd’hui, l’exigence de l’équipe espérantiste, c’est de gagner la Ligue des champions d’Afrique, mais aussi de convaincre. Et il n’y a pas d’ordre à cela. Quand le premier objectif est atteint, on exige le deuxième. Une forme de partage émotionnel qui est vraiment belle à voir.
Les joueurs «sang et or» savent parfaitement que dans une finale continentale, il ne suffit pas d’être bon dans un enchaînement particulier, ou dans une phase de jeu. Il faudrait aussi l’être à tous les autres à cause de tous les imprévus. Une sorte de mécanique toujours en mouvement. Une mécanique de précision, où tous les gestes doivent fonctionner parfaitement en même temps.
Il y a toute une mobilisation chez l’équipe « sang et or » pour la consécration des valeurs sportives. Des valeurs tournées vers l’affirmation de ce qu’on pourrait considérer comme étant une vocation et une raison d’être sur le terrain. Tout cela lui interdit à passer l’éponge. Ce qu’elle n’est pas, et ne le sera certainement jamais. En fait, ce qu’il y a de beau dans cette équipe, c’est qu’elle va souvent au-delà de ce qu’on peut imaginer. Sa nature et son mode de jeu en sont la parfaite illustration. A quoi s’ajoute, pour tout celui qui aime le football et qui lui porte un regard avisé, l’affirmation d’une source d’épanouissement, surtout lorsque les joueurs prennent de la hauteur sur les événements. Il existe d’ailleurs chez cette équipe une réelle corrélation entre le niveau affiché et les résultats obtenus. Ici et là, on ne manque pas de deviner le savoir-faire et la multiplication des phases de jeu abouties. L’idée est là: les résultats de l’EST sont souvent liés à l’épanouissement des joueurs dont le potentiel est hors norme. Pour arriver là où elle est aujourd’hui, toutes les parties prenantes ont dû déployer de grands efforts pour abattre la forteresse de la passivité. Tout semble désormais évoluer à la vitesse du vent. Même s’il arrive à certains de découvrir leur nature profonde au fil des épreuves, on sent qu’ils sont formatés pour aller au-delà de ce qui leur est donné. Les bonnes choses arrivent certainement. Les acteurs aussi.
Ils semblent d’ailleurs dépasser le stade des promesses. L’espoir est plus que jamais consolidé, de vraies valeurs consacrées et de nouveaux fondamentaux instaurés. Sauf mauvaise et imprévisible surprise, l’EST donne actuellement l’impression de ne plus être accessible au relâchement, à la facilité, à la négligence. L’état d’esprit au-delà de la norme, elle a pris de l’ascendant sur les événements. Ce n’est plus une équipe ordinaire. Mais c’est plutôt celle qu’on aime croiser dans une compétition comme la finale de la Ligue des champions. A travers ce qu’elle ne cesse de montrer, elle présage une certaine humilité dans le comportement et dans le rendement de ses joueurs sur le terrain. On se rend compte que l’équipe avance, qu’elle fait de belles choses individuellement et collectivement, qu’elle a beaucoup appris. Le football dans ce genre d’épreuve n’est pas facile, mais il fallait le rendre ainsi. Un peu comme la vigilance, l’inspiration et l’efficacité. Des qualités, des repères qui ne risquent pas d’être noyés de sitôt.

Laisser un commentaire