Des politiques, des vrais !

Editorial La Presse

Peut-être bien que le problème majeur de ce pays est qu’il a été souvent mal gouverné depuis des siècles. A chaque période de son histoire, des périodes de récession et de décadence ont succédé à quelques périodes fastes. On a beau lire l’Histoire, on a beau feuilleter ses pages nombreuses en ce qui concerne la Tunisie, mais on ne retient pas les leçons. Ce pays, riche en potentiel naturel, en richesses en tous genres, sans oublier sa position stratégique, n’a jamais réussi à trouver le modèle de gouvernance idéal. De la tyrannie qui a duré des siècles et qui a revêtu un habit monarchique, à celui soi-disant républicain, et pour remonter dans l’Histoire, un habit religieux et familial, c’est souvent des rendez-vous ratés. On n’a pas pu passer au palier d’un pays développé pour diverses raisons. L’une d’elles est sans doute ceux qui ont gouverné, ceux qui ont géré les affaires de ce pays et qui l’ont trahi. Des politiques de premier rang, des responsables avisés, visionnaires, honnêtes et efficaces, il faut les compter sur les doigts d’une seule main. Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas seulement le résultat de cette dernière décennie, pas du tout. Il a des racines profondes et touche l’aspect politique et surtout la façon dont les politiques ont agi et conçu l’avenir. Si nous en sommes là aujourd’hui, ce n’est pas la faute aux autres, mais c’est un reflet de notre société, de nos paradigmes socio-politico-économiques, de notre conceptualisation de ce que peut être l’avenir. Et malheureusement, les politiques, à tous les niveaux de décision, ont nui au pays. Si aujourd’hui, nos jeunes et moins jeunes aussi n’ont plus la fibre patriotique et s’ils se sentent mieux dans l’émigration, c’est parce que les politiques, élus ou imposés, désignés ou choisis, instruits ou pas, n’ont pas su leur offrir le minimum qui puisse les rendre optimistes. Les grandes nations, ce sont de grands politiques, des gens intelligents, soucieux de tous les détails et qui œuvrent pour résoudre et anticiper les problèmes, pour développer les ressources de leurs nations. Mais quand les politiques sont parachutés par accident de l’Histoire et quand leurs manœuvres déracinent les valeurs et marginalisent l’intérêt général au profit de l’ego et des petits jeux, les résultats ne se font pas prier. Aux grandes nations, de grands politiques. L’équation est si simple !

Un commentaire

  1. SAEL

    08/04/2022 à 07:29

    On a beau critiquer les élites nationales, ainsi que le système politico-économique mondial avec leurs propres élites, les Tunisiens, toutes classes sociales confondus, devront se regarder bien en face, avant de s’obstiner à vouloir un monde meilleur.

    La consanguinité en Tunisie est de l’ordre de 26%. Les études le démontrent, il en résulte des troubles mentaux (schizophrénie et troubles bipolaires) et physiques (handicaps), un quotient intellectuel à un écart-type de la moyenne mondiale, parce que oui, l’intelligence est principalement héréditaire.

    L’analphabétisme atteint un taux de 17,7%. La tendance est à la baisse, mais le décrochage scolaire, du à un système éducatif en échec, à un système politico-économique dépassé (économie de rente), à l’état déplorable de notre économie, et enfin, à la marginalisation d’une bonne partie de la population, risquent d’inverser la tendance.

    La montée de la criminalité et de l’économie parallèle sont d’autres conséquences de l’économie de rente, la marginalisation des citoyens qui vivent dans les régions intérieurs, et l’islamisme. Cela dit, il ne faut pas oublier la qualité anthropologique de la société tunisienne: nomadisme/semi-nomadisme, tribalisme et monarchisme. La France, suivit du Destour, ont modernisés la Tunisie, mais le monde a beaucoup changé depuis. Nous sommes dans une période post-moderne.

    Le manque de souveraineté alimentaire et le système de santé en échec, sont principalement du à la situation économique du pays, elle même, la résultante de l’économie de rente en place, qui est elle même, la résultante de la qualité anthropologique de la société tunisienne. Pour ceux qui aiment bien l’oublier, l’économie de rente est antérieure à la colonisation/au protectorat Français.

    L’islamisme et le terrorisme sont la résultante de conflits internationaux.

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