Accord ou pas d’accord ?

Editorial La Presse

 

Nous retenons notre souffle au vu des projections économiques pessimistes et alarmantes de notre économie. Ce n’est pas là l’unique souci affiché par les observateurs de ce qui se passe dans notre économie, mais c’est ce fameux accord avec le FMI qui traîne encore. En même temps, des rumeurs sérieuses de refus du FMI d’accorder les 3,9 milliards de dollars convenus au départ auprès des experts du FMI, un blocage réel des négociations, et des commentaires ici et là qui ne répondent pas, au fait, à la question brûlante suivante : va-t-il y avoir un accord définitif entre le gouvernement tunisien et le FMI et, par ricochet,  qu’est-ce qui bloque l’accord ?

Il ne faut pas chercher loin. Ce blocage s’explique par deux points majeurs : le FMI, qui ne veut plus débloquer des fonds sans preuves tangibles des réformes économiques exigées, et aussi le retard pris par le gouvernement tunisien à décider officiellement la privatisation des entreprises publiques en difficulté et les plans sociaux qui en découlent (en vue d’alléger la masse salariale dans le secteur public), et décider aussi la levée de la compensation des produits de base et la remplacer par un concours moins coûteux destiné aux revenus et non aux prix. C’est en deux mots ce qui bloque cet accord si l’on n’entérine pas les réformes douloureuses.

Et cette loi de finances 2023 très dure fiscalement et pas austère au niveau des dépenses publiques n’aura pas arrangé les choses. Les professions libérales et les opérateurs économiques actifs la voient comme un ennemi de la croissance et l’emploi. Du côté du FMI, tant qu’il n’y a pas un minimum de consensus interne tunisien et des garanties officielles de réformer l’économie et concrétiser le désengagement de l’Etat, l’accord n’est pas si évident que cela. Entre-temps, les menaces macroéconomiques sont de plus en plus envahissantes : dettes publiques élevées, déficit budgétaire conséquent, taux de croissance faible, investissement public et privé quasi nul et un secteur informel omniprésent. Si cet accord n’est pas finalisé, les choses deviendront encore plus dangereuses à court terme. Il faudra agir vite et gérer intelligemment le mécontentement des organisations nationales, en premier lieu l’Ugtt, concernant les clauses de l’accord potentiel avec le FMI.

Un commentaire

  1. aziz aziz

    19/01/2023 à 10:21

    3,9 milliards de $ !!?.., d’où est ce que vous sortez ce chiffre !!

    Répondre

Laisser un commentaire