Consommateur : Entre arnaques et mauvais services

 

A qui s’adresser ? Où sont les organismes de contrôle de la qualité et de défense des consommateurs ?  Quel est l’effet de ces arômes sur la santé ? Comment a-t-on calculé les marges pour fixer les prix exorbitants que l’on affiche ? Ce ne sont pas les numéros verts qui pourront faire ce travail.

Des produits dont on recommande le retrait immédiat, d’autres dont les producteurs reçoivent des avertissements  qui frisent l’interdiction, d’autres encore à propos desquels on alerte les consommateurs qui se sont  précipités pour en acheter sans savoir qu’ils vont au-devant de graves complications.

Cela va des voitures aux produits alimentaires de consommation courante. Les organes de contrôle jouent parfaitement leur jeu et sont en alerte constante pour défendre les consommateurs.

Il va de soi que nous parlons des consommateurs des pays qui ont su se doter de ces moyens de contrôle, dont les bras sont assez longs pour mettre sur la sellette les multinationales les plus prestigieuses. Leur rayon d’action et leur capacité de réaction sont en effet redoutables.

Elles manquent de cran

Pour ce qui nous concerne, les choses sont complètement différentes. Nous possédons ce genre d’organismes, mais… elles manquent de cran, de courage et de moyens surtout, pour faire prévaloir leurs remarques.

Leur organisation est, elle, de celles qui sont en mesure de tenir tête à ceux qui, à la faveur du désordre magistral qui a régné, ont permis à tous ceux qui sont attirés par le gain facile à mettre en place les réseaux, les moyens de nuisance et les commanditaires  qui obéissent au doigt et à l’œil pour tenir en main tout un pan de l’économie du pays. Ne viennent-ils pas d’orchestrer une campagne pour faire croire que les bananes et les pommes de terre importées sont impropres à la consommation, afin de continuer à vendre leurs marchandises à des prix scandaleux ?

L’Organisation de Défense du Consommateur (ODC) a dernièrement lancé une alerte à propos  d’une  boisson venant  d’Algérie et contenant une substance interdite depuis des dizaines d’années. Cette boisson  est entrée sur le marché tunisien de manière clandestine. On y a noté parmi ses ingrédients le colorant E102, de la tartrazine, produit prohibé depuis 1979. Il est très toxique et cancérigène. C’est «l’un des colorants industriels les moins coûteux du marché et on l’obtient en distillant du charbon. On l’utilise dans les produits alimentaires pour donner une coloration jaune». Tout cela est positif, mais il fallait absolument citer le nom de cette boisson.

Des frontières encore poreuses 

Cela revient à dire qu’en dépit de tous les efforts déployés, nos frontières sont encore poreuses et les trafiquants trouvent toujours le moyen de déjouer les systèmes de surveillance mis en place.

Les descentes, qui se succèdent depuis un bon bout de temps déjà, ont démontré  l’étendue des dégâts. Un désordre vis-à -vis duquel on doit agir fermement pour reprendre en main la situation de notre économie.

Tous les secteurs de l’économie sont en effet touchés. Pas un produit n’est épargné par ces agissements frauduleux.  Même des producteurs considérés au-dessus du lot se sont alliés aux spéculateurs sans foi ni loi et ont profité largement de cet affaiblissement pour participer à la fête des coupeurs de têtes.

Nous avons bien vu ce qui s’est  passé avec l’histoire du lait et les décisions prises par certains producteurs pour  profiter de la situation de flottement, de la période de basse lactation pour prendre à la gorge des consommateurs affolés par l’absence de ce produit.

Une bonne mémoire 

Le retour  à la normale a, au moins, permis de constater que le consommateur  a une bonne mémoire : «La clientèle penche automatiquement vers la marque qui, a malgré les difficultés, a réussi tant bien que mal à approvisionner le marché, en petites quantités certes, mais qui n’a pas cherché à profiter de la situation pour assommer le consommateur en lui imposant le lait à zéro pour cent de matières grasses à la place du demi-écrémé. Ses produits restent sur les étalages et nous sommes dans l’obligation de les écouler en dernier ressort en tant que «promotion», nous a déclaré un chef de rayon.

Dans cette ambiance de pénurie, tout était  permis pour gagner de l’argent facile sur le dos des consommateurs. Aucun organisme de contrôle ne s’est manifesté. Ce lait écoulé était-il bon  pour l’ensemble des consommateurs? Personne n’en a parlé et tout en espérant que les conséquences de la pénurie ne soient plus que de vagues souvenirs, il faudrait que l’on prenne les dispositions qui s’imposent pour éviter le renouvellement de cette dure épreuve.

Il faudrait s’y prendre dès maintenant pour éviter de futures complications. Que ces histoires de fourrages, d’intrants, de produits à importer ou à faire remplacer par des «découvertes»  locales, de relations entre producteurs et industriels du secteur soient réglés en cette période de haute lactation pour éviter d’en faire des excuses  en cas de nouvelles complications.

C’est dire que cette parenthèse du lait a été vécue dans la douleur par le consommateur qui, en fin de compte,  a acheté un produit dont il avait besoin, mais sans que cela lui soit véritablement utile. Ce lait à zéro pour cent n’est pas fait pour les enfants. Le silence a tout simplement profité à ceux qui ont spéculé.

Amélioration du débit

Des SMS ont été envoyés pour proposer une amélioration du débit Internet dans le cadre d’une nouvelle promotion. Des communications téléphoniques faites à des heures impossibles, tout en portant préjudice à ceux qui souhaitent se reposer et ne pas être dérangés, sont venues appuyer cette proposition.

Le problème, c’est que cet opérateur devrait, avant de proposer de nouvelles promotions de consolidation du débit, commencer par fournir fidèlement et sans tricherie (il n’y a malheureusement pas d’autres mots) le débit sur lequel a porté le contrat liant les deux parties. A moins que les contrôleurs de débits que l’on sollicite sur le net ne valent rien, on reproche à ce fournisseur le fait de ne pas remplir ses obligations contractuelles. Il n’est pas le seul.

De toutes les manières, une rapide enquête auprès des consommateurs prouvera que l’on se plaint de cette situation paradoxale à l’issue de laquelle le consommateur paie pour un service mal fait et qui est à la base de multiples ennuis avec des coupures à n’en plus finir. En cas de réclamation, c’est toujours une autre partie prenante qui est fautive. Et comme les interventions se font à la vitesse de la tortue de la fable, il faudrait être patient et louer le ciel pour que cela aille vite.

Qui contrôle et comment pourrait-on défendre le consommateur ? A qui s’adresser ? Quelle tutelle pourrait se remuer pour redresser cette situation et où sont les défenseurs des consommateurs ?

À prendre ou à laisser

Autre sujet prouvant que chacun en fait à sa tête en cette période de flottement, les revendeurs de café. Les uns « barbouillent » les grains de vagues arômes et doublent les prix. C’est à prendre ou à laisser. Les autres tout simplement trichent. Dans les sacs de graines desquels ils puisent la quantité à peser et à moudre, on a injecté une bonne quantité de pois chiche carbonisés. Le café a un drôle de goût, mais le consommateur n’y voit que du feu.

À qui s’adresser ? Où sont les organismes de contrôle de la qualité et de défense des consommateurs ?  Quel est l’effet de ces arômes sur la santé ? Comment a-t-on calculé les marges pour fixer les prix exorbitants que l’on affiche ? Ce ne sont pas les numéros verts qui pourront faire ce travail.

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