Parents démissionnaires !

Editorial La Presse

 

Il ne faut pas être un grand intellectuel pour constater et déduire que notre  société va de mal en pis, et que l’éducation, au sens large du terme, est en train de dépérir. Les actes de violence commis dernièrement par des mineurs sur des trains et des métros n’est qu’une partie d’un vandalisme juvénile qui s’installe et se propage terriblement depuis des années. Ces enfants, ces jeunes qui poussent, adoptent en grand nombre des comportements violents, obscènes, déplacés à l’encontre de tous : leurs parents, leurs enseignants, les passagers, les policiers… Bref, ils s’emportent contre tout le monde, se comportant en anarchistes et en anticonformistes. Ce qu’ils disent, la manière dont ils se présentent, communiquent et réclament reflète beaucoup de haine, de susceptibilité, d’arrogance même.     

Livrés en grande partie à eux-mêmes et à la rue en l’absence de parents démissionnaires et intéressés plus par le travail ou leurs loisirs, ces enfants et ces mineurs immatures se tournent vers les ogres de la rue et du monde virtuel. Petit à petit, ils s’enracinent dans la délinquance à différents degrés, laissant les études et profitant de l’effondrement du système éducatif et la dégradation morale que l’on vit. Et quand les parents  s’absentent pour des années et oublient leurs obligations familiales, leurs enfants s’exposent à toutes sortes de tentations, et optent pour des comportements incorrects qui évoluent doucement vers le vandalisme. Le tableau est noir, nous n’exagérons pas. La plupart de nos jeunes n’ont pas bénéficié d’une éducation correcte, et même quand ils sont bien élevés, ils finissent par s’engouffrer dans de tumultueuses tentations et céder aux puissantes déferlantes criminelles telles que la drogue. Et justement, leurs parents assument une grande responsabilité parce qu’ils ont disparu et oublié d’accompagner et de contrôler, avec subtilité, leurs enfants. Certes, l’époque a changé et les méthodes musclées d’avant ne donnent qu’un effet contraire, mais la surveillance, le dialogue, l’autorité adéquate, le suivi, la protection, toutes ces valeurs familiales, peuvent éviter à ces jeunes de rater leur avenir. Une des raisons de ce problème est sans doute la dégénérescence de la famille en tant qu’incontournable cadre d’éducation et de préparation de générations utiles à la société. Quand les parents démissionnent, les enfants et les jeunes en récolte les conséquences. Et nous allons de plus en plus vers des situations pénibles et dangereuses si les parents ne se réveillent pas. Avant de demander à l’école et à l’Etat de faire le nécessaire, c’est aux parents et à la famille de commencer en amont. Faute de quoi, il sera très difficile de rectifier le tir. 

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