Le CA face à l’équation de la reconstruction: Entre ivresse des sommets et peur de la chute

La réussite du projet clubiste ne peut passer que par l’union, l’exigence
de la performance et le respect de l’identité du club.

Si tout allait bien, le Club Africain devrait débuter sa campagne continentale (la C3) en espérant faire mieux qu’en 2017 avec une sortie peu glorieuse face à Super Sport d’Afrique du Sud, en demies, et bien avant aussi, en 2011, suite au revers rageant contre le Maghreb de Fes en finale, à l’issue de la loterie des penalties.

Ça n’était donc pas écrit, tant s’en faut, mais Saïd Saïbi a réussi à réconcilier l’équipe avec les places d’accessit, la 3e marche qui mène à la C3, et ce, en dépit des «casseroles» que traîne le CA, des complications qui l’ont privé de mercato et placé dans la ligne de mire de la Fifa et du TAS surtout.

Aujourd’hui cependant, à force de ténacité et de témérité, le CA émerge à nouveau et s’apprête à rebâtir le côté sportif, le secteur le plus important. A présent aussi, ce n’est pas sur les ruines d’une longue période d’instabilité, une de plus, que le CA recompose et reconstitue.

Loin de là, il s’apprête même à se refaire la cerise dans un contexte marqué par une certaine accalmie, loin de toute insurrection et de toute contestation qui bouille souvent en cette période précise.

Depuis quelques années, l’intersaison clubiste est fréquemment secouée par des débordements, des ras le bol clamés haut et fort et même des écarts de langages des inconditionnels. Bref, ça jase dans les chaumières clubistes et les tenants reçoivent souvent des volées de bois vert en ce sens.  Aujourd’hui, après coup, finies les scènes d’insurrection et l’agitation sur fond d’émission de gaz lacrymogène au Parc A ! Désormais, l’ordre est ramené et rétabli au Parc Mounir Kébaili, un sanctuaire qui rassemble maintenant et qui permet de créer une synergie de groupe avant tout.

Les dirigeants en exercice ne le savent que trop bien d’ailleurs.

S’adapter aux contraintes

Aujourd’hui donc, le CA s’apprête à reprendre en prévision du prochain exercice et de l’échéance continentale qui ne va pas tarder. Conséquemment, il va falloir réagir vite. Il faudra aussi faire les choix et prendre les bonnes personnes aux postes clés. En ce sens, il ne faut pas oublier que même si le CA a purgé, soldé et provisionné pour lever à terme l’interdiction de recruter, le problème, c’est que l’échec du sportif (pas de titre cette saison) masque souvent les progrès dans tous les autres domaines, tels que la structuration du club, le développement de la marque, la formation…

Même s’il va falloir essentiellement rebâtir aujourd’hui une équipe, avec moins de moyens, faute de grosses rentrées, et sous la contrainte du paiement d’une dette abyssale, gageons cependant que ce CA-là saura s’adapter et aura à nouveau une équipe compétitive.

Sans repartir d’une page blanche, après une grosse saison, le CA a besoin de sang neuf et d’éléments d’expérience qui s’intègrent très vite dans le collectif, autant que de jeunes joueurs dont certains ont encore besoin de mûrir au contact de leurs aînés. Actuellement, Saïd Saïbi et ses collaborateurs doivent regarder de très près ce qui n’a pas fonctionné de point de vue individuel et collectif afin de savoir qui doit rester et qui doit partir, surtout parmi les gros salaires.

Gérer l’instabilité… 

Passons à présent à l’exécutif en place. Le 22 juillet, le CA tiendra son AG élective et élira un nouveau bureau directeur. Dans la foulée, Saïd Saïbi sera maintenu ou pas à son poste. Et s’il est remercié, les tenants devront vite trouver l’homme de la situation, alors que ses prédécesseurs à ce poste ont quasiment tous «accepté» de gérer par le passé l’instabilité inévitable d’une situation transitoire. Franchement, que le bureau parte ou reste, remplacer Saïbi reviendrait à accepter un locataire dans un logement qu’on espérait avoir vendu !

Au CA, aujourd’hui, la fin de cycle ne concernerait pas seulement certains membres du bureau directeur et peut- être le management de l’équipe. L’effectif devrait être aussi perturbé par des départs dont certains sont déjà actés. On pense là aux Ghandri, Kossi, Sabo, Azouni, Hadj Ali qui n’est pas près de revenir et Mbaye annoncé partant. D’autres pourraient suivre et le CA doit forcément pallier ces sorties. En clair, globalement, comme tout autre club professionnel, entre les joueurs impossibles à retenir et des ventes indispensables pour l’équilibre des comptes, le CA doit trouver la juste mesure sans prendre le risque de se retrouver nu ! Or, en dépit des efforts louables du bureau, des Socios et surtout des inconditionnels, quel que soit le nouvel entraîneur, la nécessité de recruter rapidement pas loin d’une dizaine de joueurs fait actuellement figure d’Everest, à moins qu’un bienfaiteur vienne rapidement « investir», sans pour autant compliquer davantage l’équation de la reconstruction.

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