Trois questions à Nicolas Hazard, fondateur et président d’INCO: «Il est urgent d’intégrer plus d’innovation sociale dans les entreprises»

Nicolas Hazard, 37 ans, est fondateur et président d’Inco, un groupe international présent dans 35 pays, qui finance et accompagne la nouvelle génération d’entrepreneurs.  Il sillonne le monde en mettant en œuvre ses relations au profit de celles et ceux qui veulent changer le monde par l’entrepreneuriat à fort impact social et/ou environnemental. Nouvelle destination en vue : Tunis. 

Dans les médias, on vous présente comme le «Golden Boy» de la finance sociale. Vous êtes adepte de l’innovation sociale, comment la définissez-vous ?

L’innovation sociale est aujourd’hui plus qu’une nécessité. Face aux inégalités grandissantes et au réchauffement climatique, il est indispensable de remettre l’économie au service de la collectivité, et non l’inverse! L’innovation sociale, c’est le fait de trouver des solutions pour répondre aux grands enjeux sociaux, ou environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Il est urgent d’intégrer plus d’innovation sociale dans les entreprises, pour qu’elles aient une réelle utilité pour la société. Qu’elles ne soient pas là seulement pour enrichir une poignée d’actionnaires, mais qu’elles permettent de créer des emplois et de la richesse qui bénéficient au plus grand nombre, en combinant performance économique et fort impact social et/ou environnemental.

Pourquoi avoir choisi de créer «Minassa», l’incubateur de la scène culturelle et créative en Tunisie?

Le secteur associatif culturel tunisien est riche, et aujourd’hui, pour aller plus vite et plus fort, il a tout à gagner à capitaliser sur une dynamique entrepreneuriale, et faire ainsi que Tunis s’affirme un peu plus comme une des grandes capitales internationales du monde de la culture. Voilà l’ambition! Nous avons donc réfléchi à une démarche pour permettre aux artistes de s’exprimer pleinement et de changer d’échelle. L’idée est de proposer une offre unique, avec un espace qui allie à la fois l’art et les nouvelles technologies, la culture et l’entrepreneuriat, pour permettre des échanges croisés fertiles entre ces univers. Et nous sommes très heureux de l’avoir co-construit avec la Fondation Drosos, mais aussi avec l’ensemble de l’exceptionnel écosystème culturel et entrepreneurial tunisien.

Quelle différence faites-vous entre l’entrepreneuriat social et celui culturel ?

Je crois finalement que les deux sont très proches. Les deux créent de l’activité économique, des emplois et ont pour ambition de transformer le monde dans lequel nous vivons. A ceci près que la culture est d’une certaine façon le reflet de la société, d’où qu’on vienne, elle nous dit quelque chose. Elle dépeint la société, sans concession, sous tous ses aspects. Elle nous projette aussi vers l’avenir, illustre nos angoisses aussi bien que nos potentiels. Développer l’entrepreneuriat culturel en Tunisie, c’est donner la possibilité à tous ces très nombreux talents d’émerger, de grandir et de contribuer à fédérer la société tunisienne. D’inventer de nouvelles formes de liens sociaux, de repenser le «vivre-ensemble». En cela, l’entrepreneuriat social et l’entrepreneuriat culturel se complètent.

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